Financement de la sécurité sociale

Début de l’examen du PLFSS pour 2023 au Sénat : ici, la menace du 49-3 ne plane pas au-dessus nos têtes. Nous mènerons donc les discussions jusqu’au bout. Il nous faut une réponse sérieuse et convaincante face aux enjeux de notre système de santé.

Intervention en séance : https://youtu.be/Y2VZQ7_CV1s

Intégralité du texte prononcé :

Monsieur le Président,

Madame la Rapporteure,

Monsieur le Ministre,

Mes Cher⸱e⸱s collègues,

Ce PLFSS que vous souhaitez imposer coûte que coûte manque cruellement de sincérité. Nous sortons à peine de la crise sanitaire et vous nous promettiez après Ségur de la Santé que le personnel soignant serait écouté, que l’hôpital public connaîtrait une véritable restructuration, que l’ensemble des Français auraient enfin un système de santé digne de ce nom. Il est vrai aussi que tant d’années de négligence et de casse ne se rattrapent pas d’un coup de baguette magique.  Nous attendions un projet de loi de financement de la sécurité sociale plus fort, plus ambitieux, laissant plus de place à la justice sociale. Il y avait en effet de quoi de faire ! Le bilan du précédent mandat parle de lui-même : plus de 21 000 fermetures de lit, fin 2019 la dette de l’hôpital public s’élevait à plus de 30 milliards, des hôpitaux en faillite qui ferment des services d’urgence et de maternité et un personnel soignant complètement découragé et démissionnaire. 

Pourquoi ce texte n’aborde-t-il pas les sujets qui fâchent ? Je pense notamment à la pénurie de main d’œuvre que connaît actuellement l’hôpital, aux personnes âgées en perte d’autonomie, aux Français des DOM-TOM qu’on oublie trop souvent, enfin aux assistantes maternelles qui soi-disant gagneraient 3 smics et qui, pourtant, vivent dans des conditions précaires. 

Vous aviez aussi la possibilité de concrétiser la promesse du Président de la République, qui consistait à mettre la cause des femmes au cœur de sa politique Qu’en est-il réellement de la gratuité des protections hygiéniques pour toutes, de la lutte contre l’endométriose, et de l’inégalité territoriale d’accès aux établissements de santé pratiquant l’IVG ? 

Enfin, je ne souhaite pas allonger la liste mais ce projet de loi n’est pas une réponse sérieuse et convaincante aux enjeux colossaux de notre système de santé. J’ai une pensée pour mes collègues députés qui ont travaillé pendant des semaines pour amender votre projet de loi et qui ont vu leurs efforts réduits à néant la semaine dernière. Bien que le 49-3 soit un outil constitutionnel, vous ne pouvez pas à ce point mépriser le travail parlementaire. Ici au Sénat, la menace du 49-3 ne plane pas au-dessus nos têtes. Nous mènerons les discussions jusqu’au bout pour améliorer votre copie. 

Je vous remercie. 

SEUL LE PRONONCÉ FAIT FOI