« Vote. Le Sénat s’est prononcé hier mardi à une très large majorité pour une nouvelle prolongation de trois mois de l’état d’urgence, jusqu’à fin mai, une mesure controversée à gauche tandis que la droite a appelé le gouvernement à en préparer la sortie.
316 sénateurs ont voté pour le texte défendu par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve : l’ensemble de la droite Les Républicains et UDI-UC, les socialistes, 15 RDSE (à majorité PRG) et trois écologistes, Jean-Vincent Placé, Aline Archimbaud et Joël Labbé. 28 sénateurs se sont prononcés contre : l’ensemble du groupe Communiste, républicain et citoyen (CRC), 6 écologistes et 2 RDSE.
Le texte doit être examiné par l’Assemblée le 16 février.
Il « proroge pour une durée de trois mois, à compter du 26 février 2016 et selon les modalités prévues aux articles 2 et 3 de la loi du 20 novembre 2015 (…) l’état d’urgence ».
L’état d’urgence sera donc prolongé jusqu’à fin mai, soit deux semaines avant l’organisation de l’Euro 2016 en France qui doit drainer des centaines de milliers de spectateurs du monde entier. Permettant des assignations à résidence et des perquisitions, il s’agirait du plus long état d’urgence que la France ait connu, même s’il n’a pas la même intensité que les précédents. […]
En revanche, pour Eliane Assassi (CRC), « l’état d’urgence, justifié au départ, suscite de plus en plus de critiques ». « Pouvons-nous accepter une situation qui brise l’équilibre des pouvoirs, entre un exécutif surpuissant et un législatif abaissé ? », a-t-elle demandé, estimant que « Daech nous tend un piège politique ».
« Les résultats obtenus par l’état d’urgence ne militent pas pour la prorogation », a affirmé Esther Benbassa (écologiste). « Pis, ses dérives militent contre ! L’exécutif a le devoir de revenir à l’État de droit pour lutter efficacement contre le terrorisme », a-t-elle conclu. »
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