Esther Benbassa, une citoyenne du monde au Sénat (Arte, 18 juin 2015)

« Esther Benbassa, une citoyenne du monde au Sénat

Esther Benbassa, sénatrice écologiste depuis 2011, n’est pas une professionnelle de la politique. Universitaire de carrière, elle est spécialiste de l’histoire du judaïsme, entre autres sujets de recherche. Au sein de la Chambre haute française, elle n’hésite pas à faire valoir son originalité et, avec une verve certaine, défendre des causes progressistes comme les droits des homosexuels, la dépénalisation du racolage ou encore de la consommation de cannabis. Trinationale, elle donne des cours partout en Europe et dans le monde et se définit elle-même comme une « cosmopolite » qui dénote dans un microcosme « d’hommes blancs d’un certain âge ».

 

PASSEPORT BENBASSA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Esther Benbassa ne pouvait être qu’une élue d’Europe Ecologie-Les Verts. Son parcours intellectuel est remarquable, son engagement progressiste est incontestable et, atout non négligeable, elle a le verbe haut. Comme nombre de ses collègues écologistes, celle qui est sénatrice depuis 2011 n’est pas issue du sérail politique. Elle s’en défend même, cultive son indépendance et conserve ses activités universitaires au sein de l’Ecole pratique des hautes études, où elle est titulaire de la chaire d’histoire du judaïsme moderne. Un poste qui, avant elle, n’avait jamais été occupé par une femme, de surcroît laïque.

Au Sénat, la présence d’Esther Benbassa ne peut passer inaperçue. Tout d’abord d’un point de vue visuel. Sa chevelure rouge, à la coupe aléatoire et volontiers excentrique, ainsi que ses bijoux, que des mauvaises langues pourraient dire qu’ils sont ceux d’une soixante-huitarde baba-cool, se repèrent aisément dans un hémicycle composé plus que majoritairement par « des hommes blancs d’un certain âge ayant les mêmes diplômes« . Sur le plan des idées et des discours ensuite. Esther Benbassa est une grande oratrice et, à la manière d’un Daniel Cohn-Bendit, elle n’hésite pas à apostropher et provoquer ses collègues habitués à l’atmosphère feutrée, pour ne pas dire austère, du Palais du Luxembourg.

Et c’est sans circonvolutions que la néo-sénatrice a pris les questions de sociétés à bras-le-corps dès son entrée en fonction. Quelques jours avant Christiane Taubira, elle dépose une proposition de loi sur le mariage pour tous. En 2012 toujours, elle s’attaque à l’abrogation du délit de racolage public. L’année suivante, c’est sur l’instauration d’un droit de recours collectif en matière de discrimination et de lutte contre les inégalités, ainsi que sur la protection de l’identité de genre, qu’elle interpelle le Sénat. Et, plus récemment – et la liste n’est pas exhaustive – Esther Benbassa a plaidé en faveur d’un usage contrôlé du cannabis : « une initiative [qui] n’est pas sortie de la tête embrumée – ou enfumée – d’une écologiste présumée amatrice de joints, comme le voudraient certains clichés« , a-t-elle précisé durant l’examen du projet de loi en février dernier.

 

Ci-dessous : un épisode de notre web dossier Fais tourner le débat, consacré au cannabis, avec Esther Benbassa. » […]

 

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