Esther Benbassa justifie son refus de saluer le FN David Rachline : « J’aurais dû serrer la main d’Hitler ? » (Le Lab, 03 octobre 2014)

« Je ne les compare pas, je ne les compare pas », martèle Esther Benbassa, au micro de BFMTV jeudi 2 octobre. Certes, la sénatrice EELV du Val-de-Marne n’assimile pas le néo-sénateur FN David Rachline à Adolf Hitler. Mais elle parle quand même du Führer pour expliquer pourquoi, mercredi 1er octobre, elle a refusé de serrer la main de l’élu frontiste lors de l’élection du président du Sénat. En tant que benjamin de la chambre haute, David Rachline faisait office de secrétaire de la séance et gardait l’urne où étaient déposés les bulletins de vote. C’est à ce moment-là qu’Esther Benbassa aurait dû lui serrer la main. Ce qu’elle n’a donc pas fait.

Voici ce qu’elle déclare :

C’est un parti qui déteste ce que je suis moi, c’est un parti qui est contre le vivre ensemble, qui attaque les musulmans français, les Français musulmans. C’est un parti qui a ses racines dans les ligues antisémites du XIXe siècle et on ne va pas me dire qu’au nom de la démocratie je dois serrer la main. Alors j’aurais dû serrer la main d’Hitler aussi ? Je ne les compare pas, je ne les compare pas même si monsieur Le Pen père a eu des propos antisémites très graves dans le passé.
Pas de comparaison donc mais une évocation très lourde de sens. D’autant qu’Esther Benbassa ne s’arrête pas là. Peu après, elle évoque l’arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933. « Si à cette époque j’avais été vivante, Hitler a été élu démocratiquement, j’aurais dû lui serrer la main et les pompes aussi. Non ! Je n’irai pas jusque-là », dit-elle avant de lancer un avertissement au sénateur frontiste :

Je dirai à monsieur Rachline, je suis historienne, qu’il a quand même quelque chose dans sa mémoire collective qui ne fonctionne pas correctement.
Une séquence à voir en vidéo ci-dessous :

Lors de l’élection, mercredi 1er octobre, Esther Benbassa a revendiqué son refus de serrer la main de David Rachline au Sénat. Le lendemain, elle précisait sa pensée en multipliant les messages sur Twitter. Elle s’était notamment demandé pourquoi elle devrait serrer la main « à un disciple d’Alain Soral »

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