par Guillaume Dumas,
« Écrit en rapport avec Mode d’emploi 2014
Sénatrice EELV, historienne experte du monde juif et citoyenne de pas moins de trois pays (la Turquie, Israël et la France) : Esther Benbassa arbore sans doute un des CVles plus impressionnants parmi tous les invités de ce festival Mode d’Emploi 2014. Prise en plein débat du Sénat sur le budget, elle a pourtant accepté de se confier à nous sur son parcours, quelques minutes seulement avant son intervention mardi 25 novembre à Grenoble. Le thème de la séance était : « Vivre dans une société plurielle: politique, minorités et diversité religieuse ». Un thème à l’image de cette intellectuelle engagée qui en une vie semble en avoir vécu plusieurs.
« Quel est votre parcours ? » Cette simple interrogation suffit à se voir dérouler une liste exhaustive des différentes étapes du cheminement d’Esther Benbassa. L’intellectuelle semble être rompue à l’exercice de l’entretien journalistique, telle une politicienne chevronnée. Son élection comme sénatrice EELV du Val de Marne ne remonte pourtant qu’à 2011. « Ce sont les verts qui à l’époque m’ont approché : au début, je croyais que c’était une blague !», confie-t-elle. Loin du portrait classique de la militante de la première heure, elle explique son engagement politique avec un pragmatisme sans complexe : « j’ai pensé qu'[avec la politique] on pouvait faire plus faire bouger les choses qu’à travers que ce que l’on fait habituellement en tant qu’intellectuel ».
La sénatrice des indignés
Faire bouger les choses , mais quelles « choses » ? Que ce soit concernant la PMA, le mariage pour tous, le changement d’identité de genre, ou encore la prostitution, la liste de projets de loi ou de rapports qu’Esther Benbassa a déposés au Palais du Luxembourg est longue. Tous ont pour cœur de cible une cause à laquelle elle est attachée plus que tout : les discriminations. On l’appelle, paraît-il, la « sénatrice des indignés », rappelle-t-elle avec fierté. Elle insiste à nous présenter son dernier rapport sur la lutte contre les discriminations, écrit en collaboration avec un élu UMP. Parmi ses propositions phares et osées : un enseignement étendu du fait religieux et le vote d’une loi sur les carrés musulmans. La femme, juive, immigrée en France quelques années après son alya, rappelle qu’elle a du batailler fort puisque le rapport n’a été voté qu’après une seconde lecture. « Le Sénat est encore plus conservateur que la société (…) [mais] j’arrive à discuter, à faire des choses», constate-t-elle.
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