Lors d’une conférence de presse organisée jeudi 30 octobre au Palais du Luxembourg, la sénatrice EELV a présenté la proposition de résolution sur la reconnaissance de l’Etat Palestinien.
Quelques minutes après la reconnaissance de l’Etat Palestinien par la Suède, la sénatrice EELV Esther Benbassa a tenu une conférence de presse au Palais du Luxembourg. L’écologiste a présenté la proposition de résolution déposée le 23 octobre par son groupe sur la reconnaissance de l’Etat Palestinien.
«Nous arrivons à la veille d’une troisième intifada,il faut envoyer un signal positif, une résolution n’est pas une négociation, nous ne sommes pas des diplomates» explique la sénatrice, «nous attendons par la suite des pourparlers négociés, ce n’est pas à nous de négocier pour les deux Etats». La proposition est maintenant sur la table et les sénateurs EELV espèrent bien être rejoins par «d’autres sensibilités», le groupe socialiste en tête. Mais pour ça, il faut l’aval de Laurent Fabius, «on verra ce qu’il nous dira mais pour nous les choses sont claires, nous sommes pour l’indépendance d’un Etat Palestinien à côté de l’Etat d’Israël».
Une situation explosive dans la région qui peut faire bouger les lignes
Consciente que cette «question épineuse» reste un tabou dans l’hexagone, la sénatrice EELV veut croire que la situation explosive au Moyen Orient puisse faire évoluer la position d’Israël, «ils ont l’air plus à l’écoute de l’Autorité palestinienne car ils ne veulent pas que la Cisjordanie ne s’enflamme, sans oublier l’Etat Islamique (EL) qui gravite dans la région». Une inquiétude qui selon elle serait partagée par les Israéliens progressistes, de plus en plus nombreux dans le pays. «On entend que les ultras alors qu’on ne donne pas la parole aux Israéliens qui militent pour la paix. La popularité de Benyamin Netanyahu est en chute libre (30%) mais ça aussi personne n’en parle».
Des pressions de l’Ambassade d’Israël
La résolution du groupe écologiste, soutenue par les communistes, n’a pas fait que des heureux. Ce matin, tous les sénateurs ont reçu une lettre de l’Ambassade d’Israël indiquant que cette résolution était infondée et qu’il fallait laisser les deux pays négociés. L’Ambassadeur d’Israël en France a même pris rendez vous avec le président du sénat Gérard Larcher, une démarche dérangeante pour la sénatrice, «il n’a pas pris rendez-vous pour boire un verre. Il va sans doute demander que la proposition soit retirée, ce n’est pas normal».
En attendant de connaître les dessous de ce rendez-vous, cette résolution a le mérite de mettre un coup de pied dans la fourmilière et de relancer le débat à un moment où la tension entre Israël et la Palestine est à son paroxysme.
Jonathan Ardines