Esther Benbassa déplore l’éventuelle nomination de Jacques Toubon au poste de Défenseur des droits (Communiqué de presse, 13 juin 2014)

Photo Frédéric Stucin pour « Le Monde »

Communiqué de Presse

Paris, 13 juin 2014

Esther Benbassa, sénatrice écologiste du Val-de-Marne, déplore l’éventuelle nomination de Jacques Toubon au poste de Défenseur des droits

 

Dans un communiqué du 11 juin 2014, l’Élysée a fait savoir que le Président de la République envisageait de nommer Jacques Toubon comme Défenseur des droits en remplacement de Dominique Baudis, décédé en avril dernier.

Esther Benbassa, qui n’a pu que saluer le travail indépendant et sans concession mené par Dominique Baudis, notamment en matière de lutte contre les discriminations, tient à faire part de son inquiétude quant à l’éventuelle nomination de Monsieur Toubon à ce poste.
En effet, Jacques Toubon s’est, depuis de nombreuses années, illustré par des positions allant à l’encontre d’avancées sociétales majeures.

S’il en vota l’article 1er, prescrivant que « la peine de mort est abolie », M. Toubon a bel et bien voté contre l’ensemble du projet de loi abolissant la peine de mort parce qu’il reprochait au texte de ne pas « réviser l’échelle des peines à travers une réforme du code pénal ».

En 1982, il vota de même contre l’abrogation de l’alinéa 2 de l’article 331 du Code pénal ayant trait aux relations homosexuelles avec les mineurs de plus de 15 ans.

Il s’opposa également à l’ancêtre du Pacs, le contrat d’union civile, et soutint sans fléchir Christian Vanneste, député UMP, connu pour ses nombreux dérapages homophobes.
En cette période qui a vu l’explosion dans l’espace public de propos xénophobes, racistes, antisémites et homophobes, la sénatrice ne peut évidemment considérer cette nomination comme un geste d’apaisement.

Esther Benbassa, mobilisée sur la lutte contre les discriminations, pour le respect des libertés individuelles et pour les droits humains depuis de nombreuses années, aussi bien dans la vie civile comme intellectuelle engagée qu’en tant que parlementaire, tient à défendre, au sein de la Commission des lois où elle œuvre, ces valeurs humanistes ainsi que l’héritage laissé par Dominique Baudis.

Elle considère cette éventuelle nomination comme un nouveau grave faux pas de la part d’un Président de la République socialiste trahissant ainsi les valeurs de la gauche en même temps que celles et ceux qui se battent pour elles.