« EELV : un nouvel élu quitte le parti » (Le Figaro, 15 septembre 2015)

« LE SCAN POLITIQUE – Les défections se multiplient dans le parti écolo, sur fond de tensions sur la ligne politique. À l’Assemblée et au Sénat, l’avenir des groupes parlementaires est en suspens.

L’hémorragie continue. Les démissions des parlementaires François de Rugy et Jean-Vincent Placé, fin août, ont fait grand bruit. Celles des ex-reponsables d’EELV, Christophe Rossignol et Marie-Pierre Bresson, ce week-end, enlisent le parti dans une profonde crise. Après que les militants du Nord-Pas-de-Calais-Picardie ont décidé de s’allier avec des composantes du Front de gauche plutôt qu’avec le PS pour les régionales, c’est au tour d’Eric Loiselet, membre du bureau exécutif du parti et conseiller régional de Champagne-Ardenne, de claquer la porte du parti. […]

 

Risque d’une implosion des groupes parlementaires

La rentrée du parti est particulièrement électrique. L’ancienne tête de liste aux élections régionales explique avoir reçu des menaces en interne, notamment sur Twitter. «On m’a demandé de partir ou d’être démis.» Pour lui, EELV est désormais un parti «paralysé», qui s’est «perdu». Invitée ce mardi sur RTL, la secrétaire nationale Emmanuelle Cosse fait tout pour minimiser la crise et éviter la scission. «Ca ne me désespère pas», a-t-elle assuré, commentant les départs successifs. «Je veux surtout que l’écologie soit plus forte dans mon pays.» La tête de liste aux élections régionales en Île-de-France a cependant pris ses distances avec la stratégie d’alliance d’EELV dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, où le FN fonde ses espoirs. «Moi, personnement, j’aurais préféré faire autrement», a-t-elle reconnu.

La question de la présidence des groupes parlementaires, qui cristallise également les divisions, n’est toujours pas tranchée. Au Sénat, Jean-Vincent Placé s’accroche à son poste, alors qu’Esther Benbassa menace de quitter le groupe avec un autre sénateur s’il en conserve la présidence, ce qui provoquerait la disparition du groupe parlementaire en tant que tel. À l’Assemblée nationale, les deux co-présidents actuels, François de Rugy et Barbara Pompili, ont proposé de créer deux composantes qui se partageraient le temps de parole, les moyens financiers. D’autres, comme Noël Mamère et Cécile Duflot, plaident pour une nouvelle présidence, neutre, pour rassembler. Les journées parlementaires d’EELV, initialement prévues le 24 septembre, ont été reportées au début de l’année 2016. Un délai relativement long, mais peut-être pas suffisamment pour faire émerger un consensus. […]

 

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