La crise d’identité révélée à Europe Écologie – Les Verts (EELV) par le départ fracassant de François de Rugy puis de Jean-Vincent Placé n’est pas près de se régler. Les écolos d’EELV remettent en cause le maintien des deux démissionnaires à la présidence de leurs groupes, à l’Assemblée et au Sénat. Et ils viennent d’annuler leur traditionnelle journée parlementaire, prévue le 24 septembre à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne).
Le rendez-vous « a été annulé à la demande des députés européens et de la sénatrice Esther Benbassa », a affirmé jeudi à l’AFP François de Rugy, co-président du groupe EELV à l’Assemblée, qui n’est pourtant plus depuis la fin août membre d’EELV. « Officiellement, c’est reporté après les élections régionales et la COP 21, mais dans les faits, c’est annulé », a précisé le député de Loire-Atlantique.
Quant au futur fonctionnement du groupe écologiste de l’Assemblée, il sera discuté lors de la réunion de rentrée, dans cinq jours. François de Rugy, qui mardi a lancé dans l’indifférence générale le parti « Écologistes ! » avec Placé, conserve jusque là son titre, conjointement avec Barbara Pompili. Cette dernière a avoué il y a quelques jours «se poser beaucoup de questions» mais reste pour l’instant fidèle à son parti.
L’existence même des groupes en péril
Mardi prochain, le 15 septembre, le Parlement se réunira en session extraordinaire pour débattre de l’engagement des forces aériennes françaises pour des vols de reconnaissance au-dessus du sol syrien. Avant cela, les groupes parlementaires se réuniront et la réunion promet d’être agitée chez les Verts. L’enjeu est de réussir, ou non, à faire cohabiter les partisans d’un retour au gouvernement et ceux d’une ligne critique et d’un rapprochement avec le Front de Gauche, pour préserver l’existence du groupe, qui ne comprend pas que des membres d’EELV, pour en conserver les bénéfices à l’Assemblée. Actuellement le groupe compte 18 membres, trois de plus que le seuil fatidique de 15.
Même problématique au Sénat où des parlementaires se posent la question de leur maintien dans ce groupe après la démission du parti de leur président Jean-Vincent Placé. Or si un seul de ses dix membres en partait, sans être remplacé, le groupe devrait être dissous. Le président du groupe ne pourrait plus, alors, participer à la conférences des présidents, ni désigner des membres au sein des commissions permanentes. C’est donc leur influence au Parlement qui serait touchée.
« La présidence de Jean-Vincent Placé pose un problème d’éthique », estime la sénatrice du Val-de-Marne Esther Benbassa. « On pourra peut-être aussi trouver un modus vivendi si Jean-Vincent Placé respecte le parti, mais on ne va pas rester dans un groupe dont le président ne le respecte plus », a-t-elle encore assuré. « Nous sommes dix, on doit pouvoir s’entendre entre nous », lui a répondu Placé. Début septembre, le sénateur de l’Essonne s’était défini « président du groupe écologiste au Sénat le temps que mes amis sénateurs le voudront et je pense un certain temps».
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