Discrimination des gens du voyage : Esther Benbassa, Sénatrice EE-LV du Val-de-Marne, et Sergio Coronado, Député EE-LV des français établis hors de France, restent vigilants suite à la décision en demi-teinte du conseil constitutionnel

COMMUNIQUE DE PRESSE
5 octobre 2012

Discrimination des gens du voyage : Esther Benbassa, Sénatrice EE-LV du Val de Marne et Sergio Coronado, Député EE-LV des français établis hors de France, restent vigilants suite à la décision en demi-teinte du conseil constitutionnel.

Saisi en juillet 2012 d’une question prioritaire de constitutionnalité, le conseil constitutionnel devait se prononcer sur la conformité à la constitution de la loi de 1969 relative au régime de circulation des gens du voyage.

Cette loi, considérée comme discriminatoire et liberticide était depuis longtemps décriée par des associations, de nombreuses institutions ainsi que des parlementaires de tous bords politiques. En ce sens, au mois de juin 2012, Esther Benbassa, Sénatrice du Val de Marne, et le groupe écologiste du Sénat avaient déposé une proposition de loi dont le but était d’abroger ces dispositions et de faire entrer les gens du voyage dans le droit commun.

La décision publiée aujourd’hui, si elle comporte quelques avancées, est malheureusement loin de mettre un terme au régime d’exception dont font l’objet les gens du voyage. En effet, c’est seulement le carnet de circulation, imposant aux plus démunis (personnes sans ressources et bénéficiaires du RSA) un contrôle très strict (visa trimestriel des autorités, délit de circuler sans titre), qui est déclaré inconstitutionnel. Les personnes considérées comme « du voyage » devront tout de même être en possession d’un livret de circulation. Celui-ci est valide cinq ans et doit être visé annuellement par les autorités. Les conditions sont donc assouplies mais le livret de circulation reste. D’autre part, si les trois ans de rattachement ininterrompu à une commune pour s’inscrire sur les listes électorales ne sont plus exigés, les dispositions relatives à la commune de rattachement, dont les gens du voyage n’ont la liberté, ni de choix, ni de changement, restent en vigueur.

Cette décision est donc importante sur le plan symbolique mais son principal apport est de venir nous rappeler que le législateur doit mettre fin à ce régime discriminatoire et contraire au principe d’égalité que subissent les gens du voyage.

Nous, parlementaires, devons rendre leur dignité à tous nos concitoyens, il en va de la nôtre.