Par Quentin Calmet,
« Esther Benbassa (Groupe écologiste) et Pierre Laurent (Parti communiste) étaient parmi les manifestants à Paris. Au total, la préfecture a compté 14500 participants contre 25000 selon les organisateurs.
Plusieurs milliers de manifestants propalestiniens ont défilé mercredi soir à Paris, une manifestation autorisée mais très encadrée, quelques jours après deux rassemblements interdits qui ont dégénéré, y compris en violences antisémites.
Les manifestants, certains revêtus d’un drapeau palestinien ou de keffiehs, d’autres arborant un simple autocollant: «Boycottons Israël», sont partis vers 18H30 de la Place Denfert-Rochereau pour rejoindre les Invalides.
«Nous voulons parler politique, pas de Sarcelles ou de Barbès. Nous voulons donner la preuve que nous sommes des gens responsables», a déclaré Taoufiq Tahami, président de l’Association France Palestine Solidarité.
«Israël assassin, Hollande démission!» et «Vive la Palestine, vive la résistance», scande la foule. Samira Cheblal, employée médicale, est venue pour dire «stop aux massacres d’enfants et de civils».
Quelques politiques dans la manifestation
Plusieurs personnalités politiques dont l’ex-ministre écologiste Dominique Voynet, le coprésident du Parti de Gauche Jean-Luc Mélenchon, et plusieurs députés socialistes étaient présents.
Parmi les sénateurs, Esther Benbassa et Pierre Laurent ont manifesté. La sénatrice écologiste avoue avoir eu « beaucoup de craintes » quant à l’organisation de l’événement mais le « sérieux » des organisateurs l’a rassurée. La sénatrice a expliqué : « Je condamne ce qui se passe à Gaza, je condamne ce que fait Israël mais en même temps il faut dire qu’il y a le Hamas dont je condamne les violences. Je suis venue par solidarité avec les Palestiniens mais ce n’est pas une solidarité avec le Hamas. » La sénatrice, qui a aussi la nationalité israélienne, est connue pour ses travaux sur l’histoire du judaïsme et les questions d’intégration. En 2009, elle a notamment publié un ouvrage intitulé « Etre juif après Gaza ».
Toute la journée de mercredi, le débat était animé sur la présence d’élus à la manifestation. En effet, samedi et dimanche des manifestations interdites par la préfecture avaient été particulièrement violentes.
Ce rassemblement était autorisé car les organisateurs, le Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, regroupement d’associations, de syndicats et de partis, «sont responsables et veulent une manifestation pacifique», a justifié le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Toutefois, a-t-il averti, si, dans le cortège, certains profèrent des propos antisémites, ils seront interpellés.
François Hollande avait réaffirmé en Conseil des ministres qu’il était de la responsabilité de l’Etat, «de faire respecter l’ordre républicain».
Le défilé était placé sous très haute surveillance. Quatre organisations – CGT, NPA, Parti de gauche et PCF – assuraient le service d’ordre. Le cortège était également encadré par «plus de mille policiers en tenue et en civil», selon une source policière.
Alors que l’offensive israélienne à Gaza a déjà fait plus de 670 morts côté palestinien et 31 côté israélien, des dizaines de rassemblements ont lieu dans toute la France. »
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