La sénatrice Esther Benbassa a estimé que le système pénitentiaire français devait «s’adapter» pour assurer la prise en charge d’un nombre croissant de détenus condamnés pour terrorisme islamiste, lors d’une visite mardi 20 septembre au centre de détention de Bapaume (Pas-de Calais).
«Les prisons françaises ne sont pas équipées», a lancé la sénatrice EELV de Paris à l’issue d’une visite dans cet établissement qui accueille notamment Inès Madani, condamnée à 30 ans de réclusion dont deux tiers de sûreté pour un attentat manqué à la voiture piégée près de la cathédrale Notre-Dame en 2016.
«Il faut faire un travail de désengagement et ce n’est pas ici, en faisant un régime de portes fermées (…) qu’on va dé-radicaliser cette jeune femme», a souligné Esther Benbassa.
La sénatrice s’est entretenue avec Inès Madani, 24 ans, incarcérée depuis décembre 2021 à Bapaume sous ce régime, et qui réclame notamment de pouvoir participer à des activités collectives. La plupart des détenus du centre, en «régime portes ouvertes», peuvent circuler hors de leur cellule durant la journée. Au total, une dizaine de personnes condamnées pour terrorisme islamiste sont détenues à Bapaume.
«C’est un défi de s’organiser au mieux au quotidien pour prendre en charge ces nouveaux profils» a indiqué à l’AFP une directrice adjointe de la prison, Adélaïde Valencia. «Depuis quelques années, les condamnations commencent à tomber, et on a dû s’adapter, former le personnel» pour accueillir ces détenus, dont les délits ont parfois été largement médiatisés, a-t-elle souligné.