Débat au Sénat sur la citoyenneté des Français d’origine non européenne (dépêche AFP, 2 juin 2012)

PARIS, 2 juin 2012 (AFP) – Elus, associatifs et chercheurs ont débattu samedi au Sénat sur « les moyens d’évoluer vers une citoyenneté pleine et entière » pour les Français d’origine non-européenne lors d’un colloque organisé par la sénatrice écologiste Esther Ben Bassa et le MCA (Mouvement pour une citoyenneté active).

« Nous avons le droit et le devoir de faire une France plurielle, j’ai combattu pour l’adoption au Sénat du droit de vote local des étrangers, j’ai déposé une proposition de loi contre les contrôles d’identité au faciès », a souligné la sénatrice. Sur ce dernier point, elle s’est prononcée « pour une loi et pas une simple circulaire qui pourrait être remise en cause par un autre gouvernement ».

« Aujourd’hui, un combat s’impose à nous : nous devons oeuvrer pour laisser à nos enfants une société française sans discrimination et sans exclusion », a lancé le président du MCA, Bachir Kerroumi.

Il a souhaité avec ce colloque « créer une dynamique pour « le vivre ensemble » dans un vrai respect sur l’égalité des droits et des devoirs ».

« Les élites de la diversité se trouvent cantonnées dans des rôles politiques en relation directe avec leur supposée origine, confortant une division du travail entre taches nobles réservées aux élites en place et taches subalternes », a déploré Elyamine Setoul (Cnrs).

L’historienne Sophie Wahnich a appelé à « transformer les imaginaires sociaux, retrouver des manières d’imaginer des chemins » en s’appuyant sur « les belles potentialités du pays ».

Le sociologue Hamilton Lopes Dos Santos a jugé que « la mise en concordance de la diversité des citoyens avec leurs élus » était « essentielle dans le processus d’évolution de la démocratie française » plaidant pour la fin d’un cumul des mandats « basé sur la notabilité de la personne, seule capable de représenter à tous niveaux la population ».

Hamou Bouakkaz, élu PS au conseil de Paris, a soutenu que les Français issus de l’immigration avaient « un parcours de vie qui manque à ceux qui tiennent les leviers de la prise de décision publique » et que la France « a besoin de cette altérité, de cet air frais ».

Bruno Piriou, élu Front de gauche en Essonne, a critiqué « un modèle politique qui s’auto-reproduit ».

M’jid El Guerrab, conseiller PS à la présidence du Sénat, s’est félicité de « la parité et la vraie diversité dans la composition du gouvernement Ayrault ».