De Denis Baupin à Eva Joly, ces élus écolos qui ne paient pas leur ardoise à EELV (Marianne, 20 mai 2016)

« D’après un document interne d’Europe Ecologie-Les Verts que « Marianne » s’est procuré, la majorité des élus nationaux du parti ne sont pas à jour dans leurs cotisations, et ce parfois depuis plusieurs années. Une situation étrange, dans une formation qui prône l’exemplarité des élus et dont les finances du parti sont dans le rouge.

Les finances du parti écologique ne vont pas bien. Une situation qui ne s’est pas arrangée avec le départ de six élus depuis août 2015. Reste qu’aujourd’hui, ce ne sont pas que les déserteurs qui posent problème, mais bien ceux qui sont restés : ils ne sont pas réglos ! Selon un document interne d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) que Marianne s’est procuré, la majorité des élus nationaux a une dette envers le parti, pour un total s’élevant à 35.600 euros. Et les figures du parti ne sont pas forcément les plus exemplaires…

Actuellement, EELV compte 19 élus nationaux ou européens : 9 députés, 6 sénateurs et 4 députés européens. Lorsqu’ils se sont présentés sous l’étiquette du parti, qui les a aidés à être élus, chacun d’entre eux s’est engagé à reverser une partie de ses indemnités parlementaires à sa maison-mère. Une tradition dans tous les mouvements politiques, selon des modalités diverses : à EELV, le forfait s’élève à 1.300 euros par mois. Or, à la fin du mois de mars dernier, dix d’entre eux n’avaient pas respecté leur contrat. […}

Arriérés de paiement pour les ex-EELV

Justement, Pascal Durand pointe du doigt « ceux qui sont partis mais qui avaient déjà arrêté de payer bien avant leur départ »Comme Jean-Vincent Placé, aujourd’hui ministre, qui a quitté le parti en août 2015 en laissant derrière lui des arriérés de paiements s’élevant à 10.400 euros. François de Rugy, récemment promu vice-président de l’Assemblée nationale, lui avait emboîté le pas en laissant une ardoise de 11.600 euros. Quant au désormais fameux Denis Baupin, le député mis en cause la semaine dernière par des élues de son ancien parti pour harcèlement sexuel, il cumule depuis janvier 2.600 eurosde cotisations non versées. Il a carrément arrêté tout versement depuis le mois de février…avant de claquer la porte d’EELV en avril. Ces dettes des anciens s’ajoutent à l’ardoise de plus de 35.000 euros déjà laissée par les actuels.

Autant de comportements qui n’aident pas les finances du parti à rester dans le vert. Or, EELV est dans une bien mauvaise passe : toujours selon le document interne que Marianne s’est procuré, il ne recense plus que 5.000 adhérents. Et son trésorier, Jean Desessard, faisait état en avril dernier d’une « situation fragile » des finances, avec un découvert bancaire « proche du découvert autorisé par la banque actuellement, soit 1,7 million d’euros« . Une « situation de crise » à l’approche des échéances électorales coûteuses de 2017, avait-il souligné, qui avait poussé le parti à prendre des mesures drastiques dont « la décision de réduire la masse salariale de 30%« . Et ce, avait-il insisté, alors qu’un « grand nombre de parlementaires (…) ont des retards de versement« .

Dans ce tableau d’un vert bien pâle, il y a heureusement aussi de bon(ne)s élèves : les députées Cécile Duflot et Eva Sas, ainsi que l’ensemble des six sénateurs dont Esther Benbassa, ne doivent pas un kopeck à leur parti. »

 

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