Dans une prison pour femmes : « Les politiques s’en foutent de nous, alors on s’en fout d’eux »

Dans une prison pour femmes : « Les politiques s’en foutent de nous, alors on s’en fout d’eux »
Esther Benbassa, sénatrice de Paris, et Véronique Sousset, directrice de la prison de Rennes. ©Mariana Pires da Silva

À l’approche de la présidentielle, ELLE part à la rencontre des femmes françaises dans la série « Elles font la France ». Cette semaine, nous nous sommes rendues dans la prison pour femmes de Rennes, en Bretagne, où un scrutin présidentiel sera organisé sur place pour la première fois. 

L’une des premières choses qui surprend, lorsqu’on se rend à la prison pour femmes de Rennes – la plus grande de France du genre, et la seule d’Europe à disposer qu’un quartier réservé aux détenues radicalisées – c’est que l’on y vient à pied. En cinq minutes, depuis la gare : le centre pénitentiaire est situé en plein centre-ville. « C’est une façon concrète et géographique d’être ouvert sur le monde extérieur, de donner des perspectives aux détenues à l’issue de leur peine, et surtout, de maintenir leur citoyenneté », étaye Véronique Sousset, directrice des lieux, auprès de la sénatrice de Paris Esther Benbassa (EELV). L’élue, en pleine tournée des prisons de France, est venue faire une « visite surprise » à quelques jours de la journée internationale des Droits des femmes, et nous a permis de l’accompagner.

« Je voulais voir comment on vit quand on est une femme en milieu carcéral, étaye Mme Benbassa. Je suis sincèrement convaincue que la façon dont on traite nos détenus en dit long sur notre pays. » Une référence à peine dissimulée à Nelson Mandela, selon qui « une nation ne doit pas être jugée selon la manière dont elle traite ses citoyens les plus éminents, mais ses citoyens les plus faibles. » La prison, et plus généralement la sécurité, est l’un des thèmes majeurs de la campagne présidentielle. Valérie Pécresse propose notamment de mettre à contribution les détenus pour payer leur incarcération, Marine Le Pen, le rétablissement de la perpétuité réelle et l’incompression des peines, tout comme Eric Zemmour. À gauche, Anne Hidalgo s’est prononcée pour des alternatives à l’enfermement, et Yannick Jadot pour la fin des peines courtes. 

« CE N’EST PAS MA PRISON, C’EST LA PRISON DE LA RÉPUBLIQUE »

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Source : https://www.elle.fr/Societe/Les-enquetes/Dans-une-prison-pour-femmes-Les-politiques-s-en-foutent-de-nous-alors-on-s-en-fout-d-eux-4009480#