CP : Accord UE-Turquie : Esther Benbassa dénonce la première expulsion d’un réfugié Syrien de Grèce vers la Turquie (05 octobre 2016)

 

Communiqué de Presse / Paris, 5 octobre 2016

 

Accord UE-Turquie : Esther Benbassa dénonce la première expulsion d’un réfugié syrien de Grèce vers la Turquie

En mars dernier, Esther Benbassa dénonçait, à la tribune du Sénat, la participation de la France à la conclusion de l’accord entre l’Union européenne et la Turquie, souvent qualifié d’« accord de la honte ».

Aux termes de ce texte, pour un Syrien refoulé de Grèce, un autre, resté dans un camp de réfugiés en Turquie et accepté officiellement en Europe, y entrera grâce à un corridor humanitaire. Le non-respect des principes essentiels de la convention de Genève et de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales était évident et la sénatrice attirait déjà l’attention du gouvernement sur les conséquences humanitaires désastreuses qui ne manqueraient pas de se produire.

Aujourd’hui, un jeune homme Syrien de 21 ans ayant fui la guerre, détenu sur l’île de Lesbos (Grèce), risque d’être expulsé vers la Turquie à tout moment sans avoir vu sa demande d’asile examinée.

Ce jeune homme a malheureusement déjà eu à affronter les autorités turques lors de sa fuite de Syrie, autorités qui l’ont arrêté et battu à plusieurs reprises. Comme le rapporte Amnesty International, nombre de ses compagnons de voyage n’ont pas survécu à ces arrestations.

Esther Benbassa rappelle au gouvernement ses propos du mois de mars, selon lesquels l’accord UE-Turquie « visait à sauver des vies et à lutter contre le trafic d’êtres humains » et exige des autorités françaises qu’elles fassent preuve de cohérence en mettant tout en œuvre pour empêcher l’expulsion de ce jeune homme et des milliers de personnes retenues en Grèce dans des camps surpeuplés et sordides.

Selon la sénatrice, la Turquie, qui piétine quotidiennement les droits humains, ne peut absolument pas être considérée comme un « pays sûr » et l’Union Européenne s’honorerait, en refusant ces expulsions, à renouer avec ses valeurs d’humanité et de solidarité.

Contact : 01 42 34 27 42 / e.benbassa@senat.fr