Le Sénat dominé par l’opposition de droite a adopté mardi une proposition de résolution transpartisane affirmant « la nécessité d’un accord ambitieux » lors de la conférence COP26 sur le climat qui se tient à Glasgow en Ecosse, et appelant la France à jouer un « rôle moteur ».
Inscrit à l’ordre de la Haute assemblée par le groupe Les Républicains, ce texte de portée symbolique a été co-signé par des sénateurs de la quasi-totalité des groupes politiques (LR, écologiste, centriste, PS, RDPI à majorité En Marche, RDSE à majorité radicale et Indépendants). Seul le groupe CRCE à majorité communiste ne l’a pas signé, s’abstenant au moment du vote.
Il vise, selon Didier Mandelli (LR), coauteur, à « rappeler la responsabilité de la France sur ce sujet » et à affirmer son « rôle moteur dans la négociation internationale ». Il « dessine aussi des pistes pour un monde de stabilité climatique », a ajouté l’écologiste Ronan Dantec.
Pour le centriste Jean-François Longeot, il s’agit enfin de « défendre l’acquis de l’accord de Paris » de 2015. A cette fin, la proposition de résolution juge « indispensable qu’un cadre de transparence robuste » soit établi « pour garantir la mise en œuvre effective des contributions déterminées au niveau national et des stratégies à long terme de développement à faible émission de gaz à effet de serre ».
Le texte rappelle « le caractère impératif de l’atteinte de l’objectif d’une mobilisation par les pays développés de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 en faveur des pays en développement » et « l’importance d’une mobilisation prioritaire des mécanismes de compensation en faveur des pays en développement, en particulier ceux du continent africain ».
Il soutient encore « la position européenne tendant à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990 » et rappelle « l’engagement de la France pour participer à l’atteinte de cette cible ».
Le texte « invite au courage des actes » et « livre un pense-bête des objectifs qui devraient fonder la politique de la France pour la survie de l’Humanité », a affirmé le socialiste Joël Bigot.
La secrétaire d’Etat chargée de la Biodiversité Bérangère Abba a salué « la grande qualité de cette résolution » selon elle « bienvenue ».
Marie-Claude Varaillas (CRCE) a déploré que le texte, « trop technique », « continue de proposer le modèle libéral comme seule solution ».
L’écologiste Esther Benbassa, qui siège désormais parmi les non-inscrits, a saisi l’occasion pour dénoncer « l’inaction de la France vis-à-vis de ses engagements internationaux ».