Les écologistes se réjouissent de la décision du Conseil Constitutionnel de reconnaître pleine valeur constitutionnelle au principe de fraternité contenue dans la devise républicaine.
Par sa décision, le Conseil Constitutionnel censure partiellement le délit de solidarité et reconnaît « la liberté d’aider autrui, dans un but humanitaire, sans considération de la régularité de son séjour sur le territoire national ». Cette aide, sans bénéfice financier pour les personnes, est enfin reconnue pour ce qu’elle est : un devoir d’humanité.
Il s’agit d’une victoire magistrale pour les humanistes et les écologistes saluent l’action de celles et ceux qui chaque jour, comme les particuliers Cédric Herrou et Pierre-Alain Muet, les associations de solidarité ou les « maires délinquants » Damien Carême et Eric Piolle, font honneur à nos principes en portant assistance aux exilés en détresse.
Il s’agit là d’un combat déjà ancien pour les élu-es écologistes. Le 24 janvier déjà, Esther Benbassa au nom du groupe CRCE, déposait au Sénat le premier texte sur l’abrogation du délit de solidarité. Tout au long des débats sur le projet de loi Asile et immigration au sénat, les écologistes se sont battus pour faire passer les amendements abrogeant le délit de solidarité, sans succès. Un combat déjà mené, au Sénat comme à l’Assemblée, lors du précédent mandat contre un autre gouvernement, sans succès encore.
Pour les écologistes, fermer les frontières ne sert à rien. Les migrations sont un phénomène consubstantiel à l’histoire des sociétés humaines. Le devoir, la responsabilité et le pragmatisme imposent d’organiser l’accueil en Europe. Personne ne fuit sa terre, sa vie, par confort ou facilité : le calvaire des personnes cherchant à fuir la misère ou les persécutions est aujourd’hui connu de toutes et tous. Malgré la propagande populiste, la haine de l’autre est à l’opposé des valeurs de la France : c’est ce que cette décision vient très justement rappeler.
Alors que le gouvernement mène la politique la plus inhumaine de la Ve République à l’égard des exilé·e·s, les écologistes attendent du ministre de l’Intérieur, qui se contente d’invoquer ponctuellement la fraternité, qu’il se conforme enfin à ce principe républicain.