Communiqué de Presse
Paris, 31 octobre 2013
Esther Benbassa, sénatrice écologiste du Val-de-Marne, opposée à la pénalisation des clients des prostituées, dénonce le manifeste des « 343 salauds ».
Auteure d’une proposition de loi, votée par le Sénat le 28 mars 2013, visant à abroger le délit de racolage public, Esther Benbassa l’a affirmé à maintes reprises, la pénalisation des clients ne constitue, en aucun cas, une avancée pour les droits des personnes prostituées.
En effet, la prohibition d’achat d’acte sexuel produira les mêmes effets néfastes que le délit de racolage dont l’abrogation semble aujourd’hui faire consensus : exercice clandestin et dangereux à la fois en matière de santé et de sécurité.
Toutefois, la sénatrice condamne avec la plus grande fermeté les propos paternalistes tenus par 19 personnalités dans le magazine Causeur.
D’abord, parce que la référence au manifeste initié par Simone de Beauvoir en 1971 n’est pas acceptable. Ces femmes défendaient le droit à l’avortement qui était alors un crime et qui coûtait, chaque année, la vie à des centaines d’entre elles. Le détournement du slogan de SOS racisme « touche pas à mon pote », dénonçant le racisme et promouvant l’égalité des droits, en « touche pas à ma pute » qui fait l’apologie de la « consommation » personnelle, est également indigne.
Ensuite, parce qu’il est indécent de revendiquer un droit au recours à la prostitution quand tant de femmes y sont contraintes par des réseaux de proxénètes et quand elles se battent pour leurs droits.
Enfin, parce que c’est aux personnes prostituées qu’il faut donner la parole et non à quelques individus en mal de provocation.
Esther Benbassa rappelle, à cette occasion, son engagement en faveur d’une lutte sans faille contre le proxénétisme et la traite des êtres humains et son souhait que soient adoptées, au plus vite, des dispositions en matière de santé, de formation professionnelle, de sécurité ou encore de retraite pour les personnes prostituées.
Contact : 01.42.34.27.42 / e.benbassa@senat.f