Comment Najat Vallaud-Belkacem s’est sortie du débat piégé sur la prostitution (Le Monde, 30 novembre 2013)

Par Gaelle Dupont.

« C’est bien elle qui était assise au banc des ministres, vendredi 29 novembre à l’Assemblée nationale, pendant le débat sur la proposition de loi « de lutte contre le système prostitutionnel ». Pourtant, Najat Vallaud-Belkacem « n’est pas ministre de la prostitution », martèle son entourage. « Elle a l’impression qu’on ne parle jamais de ses sujets », poursuit-on. Sous-entendu : des autres sujets qui relèvent de son ministère des droits des femmes…

« ON A COMPRIS QU’ON N’AVAIT PAS DE CRÉNEAU »

Najat Vallaud-Belkacem s’en est donc prudemment tenue à distance, ce que n’a pas manqué de lui faire remarquer le député (EELV) Sergio Coronado lors du débat vendredi. « Il est curieux d’entendre le Parlement nous reprocher de laisser les parlementaires travailler », a riposté Mme Vallaud-Belkacem…

« Très vite, on a compris qu’on n’avait pas de créneau », explique son entourage. A l’Elysée comme à Matignon, on ne veut pas entendre parler d’un projet de loi. Trop clivant. Le candidat Hollande a pourtant des promesses électorales à tenir : notamment celle d’abroger le délit de racolage passif, créé en 2003 par Nicolas Sarkozy. L’obligation d’agir devient pressante, après le vote en mars au Sénat d’une proposition de loi de la sénatrice écologiste Esther Benbassa, qui abroge le délit en question… »

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