« REPORTAGE – À Paris, le défilé contre la réforme du Code du travail a réuni entre 24.000 personnes selon la police et 60.000 selon la CGT.
Le cortège parisien – 24.000 personnes selon la police, 60.000 selon la CGT – s’est élancé vers 14 h 20 de la place de la Bastille vers la place d’Italie, au son d’une fanfare animée par des forains, certains déguisés en clowns. Une ambiance qui ressemble davantage à un 1er Mai classique, avec des stands de merguez ou de boissons fraîches pour se rassasier. Une innovation, le bio, s’est invitée dans le rassemblement, avec le stand de bœuf basque «De la prairie à l’assiette». Les militants apprécient. «Je suis pour le bien manger», avoue Pascal, délégué CGT chez Calcia.
Des drapeaux rouges du PCF flottent au vent et l’on reconnaît les ballons rouges de la CGT, mauves de SUD. On aperçoit aussi ceux rouge et blanc de FO, orange de la CFDT et blanc de la CFE-CGC, même si ces trois confédérations n’ont officiellement pas appelé à manifester mardi. Le tout avec une sono qui balance des airs révolutionnaires à la Che Guevara… On entend L’Internationale mais aussi le groupe Trust, avec sa célèbre chanson Antisocial.
Si ces musiques font vibrer une militante de SUD qui aborde un autocollant bleu sur lequel on peut lire, en lettres jaunes, «Macron, la régression en marche!», des lycéennes de passage apprécient beaucoup moins. «C’est ringard leur musique», commente l’une d’entre elles. Plus loin, deux professeurs d’un lycée de Seine-Saint-Denis justifient leur présence. «On vient là car on pense à l’avenir de nos élèves quand ils seront sur le marché du travail», commentent en duo Aurélie, syndiquée au Snes (Syndicat national de l’enseignement du second degré), et Lucile, de SUD. […]
Des politiques sont venus apporter leur soutien, comme Esther Benbassa, sénatrice EELV, qui regrette que «cette loi par ordonnances ait fait fi du rôle des parlementaires. Elle pérennise la flexibilité du contrat de travail sans contrepartie pour le salarié. On revient au Code du travail des années 1970.»
«Cette loi par ordonnances ait fait fi du rôle des parlementaires. Elle pérennise la flexibilité du contrat de travail sans contrepartie pour le salarié»