Climat : après l’Accord de Paris, qu’attendre de la COP22 ? (UP Le Mag, 7 novembre 2016)

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« Après une couverture médiatique dense de la COP21, à Paris, en décembre 2015, la COP22 débute. Du 7 au 18 novembre 2016, Marrakech sera le centre des attentions du monde entier sur le devenir de la planète. Ou en tout cas devrait. […]

La COP22, « COP de l’action » ?

La « COP de l’action ». « Ce sont les mots du président de la COP22 » précise la sénatrice française du Val-de-Marne Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Esther Benbassa, en nous rapportant la formule. Elle ajoute : « à Marrakech, l’enjeu n’est plus d’arriver à la signature d’un accord. La COP22 doit surtout permettre de poursuivre la ratification de l’Accord de Paris. L’enjeu n’est pas moins important, pourtant il est beaucoup moins médiatisé ».

Pour Andrew Steer, directeur général du World Resources Insitute, à Washington, « l’Accord de Paris nous mènera là où nous devons aller ». Pour ce spécialiste, « ce n’est pas une question de gouvernement à gouvernement. Le secteur privé a son importance mais n’est pas uni sur ces sujets. Mais si vous allez voir du côté du secteur financier, certaines entreprises commencent à faire les choses différemment. » Des attentes nombreuses, notamment pour les moyens déployés pour appliquer les engagements pris, que ce soit autant au niveau financier que technologique.

Va-t-on aborder la question des réfugiés climatiques ?

Ainsi, lors d’une conférence de presse en ligne sur les enjeux de la COP22, le général américain Stephen Cheney pose la question des migrations : « au Bangladesh, que va-t-il se passer d’ici 20 ou 30 ans ? Où iront les populations ? Même interrogation en Afrique où la côte ouest est en train de s’enfoncer dans les eaux ». La question d’un statut juridique des réfugiés climatiques n’est pas nouvelle pour Esther Benbassa. « 26 millions de personnes sont déplacées chaque année à cause de catastrophes écologiques. Aujourd’hui, ils sont trois fois plus nombreux que les réfugiés de guerre d’après la fondation Nicolas Hulot » expose-t-elle à UP le mag.

Après diverses initiatives, dont l’action de la sénatrice peu avant la COP21 en faisant adopter une résolution par le sénat, rien de concret n’en est ressorti. D’après elle, « le texte de l’Accord de Paris ne donnait toujours pas de statut juridique aux déplacés environnementaux. Il mentionnait tout juste la nécessité de la mise en place de démarches intégrées propres à prévenir et réduire les déplacements de populations liés aux effets néfastes des changements climatiques. Il n’y a pas à ce jour de raisons réelles de penser que la COP22 amènera des avancées sur la question des déplacés environnementaux ». Pour autant, un comité de l’ONU constitué après la COP21 travaille sur le sujet, mais « les travaux ne sont pas encore assez avancés pour être pris en compte à la COP22 », conclut Esther Benbassa. Affaire à suivre. »

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