
« Le marché illicite des drogues en général, et du cannabis en particulier, est une source de revenu importante pour les réseaux mafieux et les délinquants. Bien que la législation pénale soit l’une des plus sévères d’Europe, la Loi est rarement appliquée et la France est, avec l’Espagne, l’un des plus gros consommateurs de cannabis en Europe. Dans d’autres pays, la prohibition est abolie comme en Uruguay et aux USA, pays phare en matière de lutte antidrogue, cinq états ont désormais assoupli la législation et autorisé, à des degrés variables, une légalisation contrôlée du cannabis. Où en sommes-nous en France ? État des lieux… […]
Les constats
La pénalisation semble inefficace devant l’augmentation régulière du trafic et des usagers. En 2013, les saisies douanières ont augmenté de 40% environ. Le nombre d’interpellation a augmenté de 90%. En 2014 près de 50% de jeunes de moins de 17 ans déclarent avoir expérimenté le cannabis au moins une fois dans leur vie. La répression et le système judiciaire sont devenus coûteux pour la dépense publique et les estimations s’élèvent à hauteur de 1 milliard d’euros chaque année[1]. La consommation étant illicite, les consommateurs sont souvent anonymes, notamment pour le cannabis récréatif et, donc, il devient difficile de mettre en place des mesures préventives visant à protéger la santé publique. Pourtant, selon les statistiques, la consommation de cannabis est aussi dangereuse que celle de l’alcool et, si dans certains pays l’achat d’alcool reste contrôlé, en France, pour une personne majeure, l’alcool est en libre-service sans limitation quantitative. En juin 2015, selon l’Office Français des Drogues et des Toxicomanies (OFDT), 17 millions de français auraient expérimenté le cannabis au moins une fois dans leur vie, 4,6 millions sont des consommateurs occasionnels dans l’année, 1,4 millions en consomment au moins dix fois dans le mois et 700 000 quotidiennement. […]
[1] Proposition de Loi de la Sénatrice et coll. Esther Benbassa (EELV)
Retrouvez l’intégralité de cet article dans le numéro 56 de la revue EM Santé.