Cannabis: Le Roux souhaite un débat face à la « gangrène du trafic de drogue » (AFP, 28 octobre 2015)

« Le chef de file des députés PS, Bruno Le Roux, a estimé mercredi qu’un « débat sur le cannabis doit être ouvert » et dit réfléchir à « un cadre » pour le mener, jugeant qu’il fallait « éradiquer » la « gangrène du trafic de drogue » dans certains quartiers.

 

« Quand on voit aujourd’hui la gangrène que constitue le trafic de drogue dans bon nombre de quartiers, les bénéfices qui en sont tirés, les situations d’insécurité qui sont créées, il faut éradiquer cela. Cela passe bien entendu par des réflexions sur l’ordre public, les moyens qu’on y met, mais aussi par une réflexion sur le produit en cause », a déclaré ce député de Seine-Saint-Denis dans les couloirs de l’Assemblée nationale.

 

Pour mener un tel débat, « j’essaie de trouver quelle pourrait être la meilleure solution », a dit le président du groupe PS, regrettant qu' »à chaque fois que l’on cherche à ouvrir ce débat sur les drogues et le cannabis, c’est t procès en laxisme qui l’emporte et fait que tout le monde recule ».

Interrogé sur sa position personnelle, cet élu comptant Saint-Ouen dans sa circonscription s’est refusé à se prononcer, glissant qu' »on réfléchit depuis tellement longtemps à cette question qu’on commence à avoir, les uns et les autres, des positions un peu claires ».

 

Lundi sur Public Sénat et Sud Radio, au lendemain d’une fusillade ayant fait trois morts à Marseille peut-être en lien avec un trafic de drogue, ce proche de François Hollande avait déjà dit souhaiter « un consensus pour ouvrir le débat » autour du cannabis. Il avait dit discuter du sujet « depuis des années avec Daniel Vaillant, ancien ministre de l’Intérieur peu connu pour son laxisme » et favorable à une légalisation contrôlée.

 

« Évolution intéressante », a tweeté mercredi l’une des coprésidentes du groupe écologiste, Barbara Pompili, en réaction à cette idée de débat de M. Le Roux.

 

Le Sénat a rejeté, en avril, une proposition de loi de l’écologiste Esther Benbassa visant à autoriser l’usage et la vente contrôlée par l’Etat tout en interdisant la publicité et la vente aux mineurs.

A l’automne 2012, Jean-Marc Ayrault, alors Premier ministre, avait rappelé à l’ordre le ministre de l’Education, Vincent Peillon, qui avait souhaité un débat sur la dépénalisation du cannabis. Quelques mois plus tôt, l’exécutif avait rappelé son opposition sur le sujet, après une défense de la dépénalisation par Cécile Duflot. »