Brexit : les élus du Val-de-Marne atterrés (94 citoyens, 24 juin 2016)

Out! Ce jeudi 23 juin, les Grands-Bretons ont choisi à 51,9% de quitter l’Union européenne. Un choix historique. Au-delà de la dégringolade de la livre et de l’Euro, réactions et analyses dans le Val-de-Marne, où l’on espère que ce vote constituera un électrochoc pour reprendre la construction de l’Europe, mieux. 

Ci-dessous les réactions à chaud, recueillies par nos soins, ainsi que les communiqués, au fur et à mesure de leur réception.

Réactions à chaud

Elus politiques

Christian Favier, sénateur PCF et président du Conseil départemental du Val-de-Marne


« C’est un événement considérable et je suis très inquiet. La sortie de la Grande Bretagne de l’Union européenne est une mauvaise chose. Mais nous payons les orientations très libérales d’une  Europe qui s’est construite pour faciliter la finance plus que les besoins sociaux. Cela va encourager ceux  qui, face à la crise et à l’arrivée des migrants, préconisent des replis nationalistes extrêmement dangereux, voire des dérives autoritaires. Ce n’est pas bon signe pour la démocratie. J’espère que cela sera l’occasion pour les Européens de réfléchir à une meilleure construction de l’Europe sociale, par le haut, avec pourquoi pas un salaire minimum européen. »

Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne

benbassa_esther11033f« Je suis une Européenne convaincue de par ma propre histoire et jusqu’à minuit hier soir, j’avais de l’espoir. La Grande Bretagne avait sa place dans l’Union européenne. David Cameron a pris un risque, et malheureusement, avec cette montée des populismes et des nationalismes, on pouvait s’attendre à ce genre de résultats. Il faut s’attendre aux conséquences, non seulement  économique, mais surtout culturelles. En tant qu’historienne, je ne peux aussi que rapppeler que l’Union européenne est née contre les guerres. Elle n’est pas si forte que cela économiquement mais elle a été portée par ceux qui ont connu les guerres entre l’Allemage et la France. Ce projet permettait de tourner la page et donnait un espoir d’avenir aux jeunes, celui d’une Europe sans frontière pour travailler, étudier… »

Catherine Procaccia, sénatrice LR du Val-de-Marne


« Hier soir, alors que j’étais encore enséance. Tous mes collègues se réjouissaient car on donnait le remain gagnant. Je leur ai dit que le résultat serait peut-être différent ce matin, rappelant le vote autrichien lors duquel nous nous sommes couchés en pensant que l’extrême-droite avait gagné et réveillé avec un écologiste élu président. Je n’ai pas eu tort… J’espère que les institutions européennes vont comprendre que l’excès de normes imposées à tous les états, et que cette sorte de gouvernement administration nest plus surpportable pour les citoyens. L’Union européenne fonctionne comme un être externe qu’on ne contrôle plus, et continue à négocier avec de nouveaux entrants alors que les historiques s’en vont. Il faut que les politiques reprennent la main si on veut éviter d’autres départs. »

Christine Revault-d’Allones, députée PS européenne

« Je pense d’abord à mes camarades députés européens travaillistes qui ont fait activement campagne pour le remain. C’était un choix compliqué car ils étaient scandalisés par le chantage de David Cameron avec l’Union européenne pour rester. Ensuite,  c’est le peuple britannique qui a choisi, et il faut être respectueux de ce choix. Cela doit nous faire prendre conscience qu’il faut être plus pro-actifs. Nous avons lancé un appel en ce sens le 9 mai. Il y a un décalage entre les citoyens européens et l’Europe. Ils ne voient plus les bienfaits de l’Europe. Changer passe par une refondation, un changement des traités. Sur la question du comment on va le faire, une séance extraordinaire se tiendra au parlement européen ce mardi 28 juin. Cette petite voix de doit devenir une grande voix, plus forte que celle des nationalistes qui restent minoritaires dans notre assemblée. Il faut que l’on porte haut et fort les bienfaits de l’Europe. »Voir le communiqué de la délégation PS européenne.

Pour consulter la suite de l’article, cliquez ici.