« L’ancien Premier ministre appelle à «faire sauter» ce «tabou», assurant qu’en matière d’immigration, ses propositions sont «aujourd’hui reprises par Les Républicains». […]
Autoriser les statistiques ethniques, est-ce une idée de droite ?
Non. Depuis des années, des voix, de gauche comme de droite, s’élèvent régulièrement pour demander que la France évolue sur cette question. Et qu’à l’instar d’autres pays, notamment anglo-saxons, les statistiques ethniques soient autorisées en France.
Pour reprendre quelques sorties politiques récentes : Manuel Valls avait relancé le débat après les attentats de janvier en parlant d’un «apartheid territorial, social et ethnique» plombant les quartiers sensibles. Le Premier ministre s’était dit «prêt à avancer» sur une «réflexion» à ce propos «dans un cadre constitutionnel».
Quelques jours plus tard, la sénatrice écologiste Esther Benbassa appelait à son tour à «regard[er] les choses en face» sur la question des discriminations, prônant «notamment la mise en place de deux cases dans les formulaires de recensement, l’une réclamant le lieu de naissance des parents, l’autre la nationalité antérieure de celui qui n’est pas français de naissance». Objectif : «Poser des diagnostics chiffrés et précis sur des discriminations qui sont le quotidien des banlieues.» Le député Benoist Apparu (LR), proche d’Alain Juppé, s’était également positionné, estimant que le «débat […] mérite d’être ouvert», regrettant toutefois que «dès que vous dites « statistiques ethniques », on vous répond « fasciste, rétrograde »».
En mai, le maire de Béziers, Robert Ménard (extrême droite), avait à son tour relancé le débat, révélant s’être livré – sur la base des prénoms – à un comptage des élèves «musulmans» dans les écoles de Béziers… Une semaine après la polémique, Ménard avait alors adressé un courrier aux députés pour leur demander de «créer les conditions d’un débat parlementaire» afin de déposer une proposition de loi pour «libéraliser les statistiques ethniques».
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