Attentats: des actes « inqualifiables dans une démocratie comme la nôtre » juge Gérard Larcher (Public Sénat, 26 juin 2015)

« Pour le président Les Républicains du Sénat, Gérard Larcher, qui s’est rendu sur les lieux de l’attentat, en Isère, ces actes sont « totalement inacceptables et inqualifiables dans une démocratie comme la nôtre ».

« Il ne faut pas être terrorisés par les terroristes et que nos compatriotes continuent à vivre » a insisté Gérard Larcher, tout en appelant les citoyens à « la vigilance ». Un appel relayé par le sénateur PS, Jean-Pierre Sueur qui a condamné les « polémiques politiciennes que certains chercher à réveiller » quand l’heure est à « l’unité ». La sénatrice écologiste, Esther Benbassa, se dit « horrifiée comme tout citoyen français » par ce qui s’est passé. Des actes que la sénatrice Les Républicains, Fabienne Keller, juge « barbares ».

Isère / Tunisie : « ce n’est pas un hasard »

Depuis le mois de janvier, « la menace était restée très lourde » insiste Jean-Pierre Sueur. La concomitance des deux attentats, en Isère et en Tunisie, « ce n’est pas un hasard » commente Fabienne Keller. « Tout ça est organisé pour mettre en difficulté nos démocraties », explique la sénatrice Les Républicains. « Les attentats sont réguliers. Tout le monde ne demande où va se dérouler le prochain attentat. C’est cette terreur qu’ils essaient d’instaurer ». Dans cette « stratégie de déstabilisation » conduite par l’Etat islamique, « la Tunisie est une cible », ajoute-t-elle.

« C’est le seul pays arabo-musulman qui a connu une forte mutation, avec nouvelle constitution qui proclame la liberté de penser, qui respecte toute opinion et le droit des femmes » ajoute Jean-Pierre Sueur et « ça ne plait pas à certaines personnes qui partagent idéologie djihadiste ». Ces attentats ont aussi pour objet « de porter tort au tourisme, et donc à l’économie tunisienne ». Cet après-midi, le président du groupe d’amitié France-Tunisie a appelé l’ambassadeur de Tunisie en France pour lui faire part de son « émotion » et lui exprimer sa « solidarité ». « Nous sommes les victimes d’une même menace » a-t-il insisté le sénateur PS.

« Une raison de plus » pour adopter la loi Renseignement ?

Nous l’avons appris de Bernard Cazeneuve lui-même, l’auteur présumé des attentats en Isère était connu des services de renseignement. Mais depuis 2008, il n’était plus fiché. « C’est une raison de plus pour donner aux services de renseignement davantage de moyens », commente Jean-Pierre Sueur qui a voté la loi Renseignement. Pour le sénateur PS, les garanties apportées sont suffisantes. Le texte « que j’ai soutenu avec beaucoup force » au Sénat « donne des moyens aux services et leur permet d’agir efficacement, dans un cadre juridiquement défini avec les contrôles qui sont nécessaires », précise Jean-Pierre Sueur.

La sénatrice écologiste, Esther Benbassa qui s’y est fermement opposée, ne voit pas les choses du même œil. « Ce n’est pas avec cette loi qu’ils attraperont des terroristes. » Elle « ne va pas aider davantage les services puisque tout ce qui est dans la loi, ils l’appliquent illégalement », commente-t-elle. « Une fois de plus, la personne n’a pas pu être attrapée avant qu’elle ne commette un attentat », ajoute Esther Benbassa. Actuellement, « les services de Renseignement en France ne marchent pas », poursuit la sénatrice écologiste. « Il faut un renouvellement des services, des changements de méthodes pour qu’elles soient plus efficaces » face à l’Islam radical qui, ne nos jours, « n’agit pas ouvertement ».

Des critiques adressées aux services que Jean-Pierre Sueur, jugent trop sévères. « Le travail des services de renseignement est très difficile », commente le sénateur PS. « Le problème c’est que ces individus sont des cibles dormantes », ajoute-t-il. Certes, « il faut davantage de moyens, mais a priori, on ne suspecte pas des personnes dont le casier judiciaire est vierge » poursuite Jean-Pierre Sueur. « On ne peut pas surveiller h24 toute la population, ou c’est du totalitarisme ». Par ailleurs, « on ne parle pas des attentats qui ont lieu » souligne Jean-Pierre Sueur, également rapporteur de la commission d’enquête sur les réseaux djihadistes. Or, depuis le mois de janvier, « il y a des attentats qui ont été déjoués », a-t-il affirmé. »

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