Algérie focus du 27.02.2012 : A deux mois des élections, une loi a été votée contre les injures envers les harkis

Lundi, après un vote conforme du Sénat, le parlement a adopté définitivement la proposition de loi de l’UMP qui vise à pénaliser la diffamation et les injures envers les harkis.

 

Cette proposition de loi (PPL), relative aux formations supplétives des forces armées du sénateur UMP Raymond Courderc, a été adoptée à la majorité, sauf par le groupe CRC (communiste) qui n’a pas pris part au vote.  Désormais, quiconque tiendra des propos diffamatoire contre les harkis écopera d’une amende de 45.000 euros et de 12.000 euros l’insulte.

Le maire de Béziers explique que cette proposition sert à « combler des lacunes judiciaires ».  Rappelons que le 11 février 2006, Georges Frêche, l’ancien maire de Montpellier,  avait comparé les harkis à des « sous-hommes ». Il a été poursuivi pour « injures raciales », sans être jugé.

Raymond Courderc a tenu à préciser qu’il a déposé sa proposition de loi « en février 2012 suite à plusieurs affaires d’injures et ayant fait l’objet de classement sans suite ». Selon lui, cela n’aurait « aucun » lien avec les élections présidentielles qui approchent, et dont  les sondages ne progressent pas malgré l’annonce de Sarkozy aux présidentielles. Ce n’est pas Isabelle Pasquet (CRC), qui dira le contraire. Cette dernière a évoqué les points positifs du texte, mais aussi les « les arrière-pensées électorales de la droite qui fait passer ce texte en urgence ».

Toutefois, les différents partis politiques ont tenu à féliciter l’adoption de cette loi. Selon Esther Benbassa (écologiste) ce texte apporte « une reconnaissance morale », quant à Jean-Pierre Michel (PS) a souligné que c’est une « réelle convergence sur tous les bancs pour rendre hommage à la communauté harki pour laquelle la République a failli, soit en les abandonnant sur le sol algérien soit en les accueillant dans des camps ».

Le gouvernement algérien, qui n’a toujours  pas réussi à obtenir la “repentance” de la France pour ses crimes commis en Algérie, ne doit pas apprécier cette loi sur les harkis, votée à la veille du cinquantenaire de l’indépendance algérienne .

S.Viniger