La sénatrice écologiste de Paris Esther Benbassa a dénoncé mercredi « une cabale » après la polémique autour du port d’une étoile jaune par un groupe de personnes dont une fillette, dimanche lors de la marche contre l’islamophobie.
« Mon honneur est sali », a regretté auprès de l’AFP la sénatrice, accusée de négationnisme sur les réseaux sociaux. « C’est une affaire politique », a-t-elle ajouté.
« Il y a eu une maladresse », a-t-elle reconnu. « Elle n’est pas antisémite, cette maladresse. Personne n’a volé la souffrance de l’autre. Il y a partage de la souffrance, ils disent « voilà ce qu’ils ont subi, nous on n’en veut pas ».
« Je suis prof à la fac, il faut que je m’explique », a souligné Mme Benbassa, rappelant qu’elle a été la première femme titulaire de la chaire d’histoire du judaïsme moderne à la Sorbonne.
Sur une photo largement relayée sur les réseaux sociaux, on voit, au côté de la sénatrice écologiste, une poignée de manifestants portant sur leurs manteaux une étoile jaune, qui rappelle celle que devaient porter les juifs pendant la Seconde guerre mondiale – bien qu’elle n’ait que cinq branches et non six comme l’étoile de David. Au centre de l’étoile, le mot « muslim » (« musulman » en anglais, NDLR) et à côté, un croissant jaune.
L’image a déclenché de nombreuses réactions indignées de personnalités de la communauté juive ainsi que de politiques depuis dimanche.
Esther Benbassa a expliqué ne pas avoir remarqué l’autocollant sur les manteaux des manifestants.
La sénatrice elle-même ne porte pas cet autocollant mais, « abusé par un montage photo », le président du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme, Sammy Ghozlan, a adressé des courriers de protestation à la présidence du Sénat et à la présidence du groupe CRCE auquel est rattachée la sénatrice.
Il s’est depuis excusé auprès de Mme Benbassa. Mercredi, dans un communiqué, il a reconnu que celle-ci n’a pas porté cette étoile. « Si nous condamnons l’usage de ce symbole lors de la manifestation contre l’islamophobie, il convient de rétablir la vérité et rendre justice à la sénatrice », indique-t-il.