Mercredi, près de Tarbes, des riverains ont fait tomber le mur qu’ils avaient érigé devant un hôtel pour empêcher les réfugiés d’y avoir accès.
Près de la ville de Tarbes, le « mur de la honte », comme le qualifiaient certains, a été détruit mercredi par les riverains qui l’avaient construit en début de semaine. Pour eux, il était le seul vrai moyen d’alerter les autorités sur la venue de demandeurs d’asile sur leur territoire. Aussi ce mur venait bloquer l’accès à un hôtel supposé accueillir les réfugiés. Mais depuis lundi, les choses ont changé, ce qui a conduit les riverains à faire tomber le fameux mur. « On avait fait des propositions qui ont été acceptées par l’Adoma (ex-Sonacotra, qui va gérer le centre d’accueil, NDLR). On est satisfaits », a expliqué à l’Agence France-Presse le responsable du collectif d’opposants Laurent Teixeira.
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Un mur de « peurs et de fantasmes »
La CGT Hautes-Pyrénées s’est félicitée de la destruction du mur. En fin d’après-midi, elle a rassemblé quelque 300 personnes, selon la préfecture, devant l’hôtel car « ce dont il est question, et sans passer l’éponge sur cet acte infâme (…), c’est bien de faire en sorte que les familles de réfugiés soient désormais accueillies dans les meilleures conditions possibles ». Depuis plusieurs mois, ce projet « suscite des peurs et des fantasmes » et « les discours alarmistes et parfois xénophobes ont pris le pas sur le dialogue et la réflexion », selon la CGT.
Ce mur « nous renvoie aux pires heures de notre histoire », avait réagi dès lundi la députée européenne du sud-ouest Marie-Pierre Vieu (PCF), qui, mercredi, s’est réjouie du déblocage de la situation : « Mur de la honte détruit ce matin à Séméac. Reste à abattre celui des préjugés. Solidarité aux migrants ! » La présidente de la région Occitanie Carole Delga (PS) avait réagi mardi dans un tweet : « Le mur anti-migrants ne correspond pas aux valeurs de l’Occitanie. Concertation des habitants et soutien de l’État sont nécessaires. » La sénatrice EELV du Val-de-Marne Esther Benbassa avait également fait part de sa consternation sur Twitter : « Détestable symbole. Érigé pour empêcher la venue des migrants, ce mur en rappelle bien d’autres, hélas. » Seul le député des Pyrénées-Orientales et vice-président du FN Louis Aliot avait approuvé sa construction : « La résistance s’organise. » Une réunion est prévue en préfecture, vendredi, à Tarbes, afin de « commencer à travailler ensemble pour préparer au mieux » l’arrivée et le séjour des migrants à Séméac, a indiqué la préfecture.
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