Voiture de police incendiée : un procès sous haute tension (« L’Obs », 19 septembre 2017)

Les images du véhicule en flammes en plein Paris le 18 mai 2016, une voiture de police, avaient fait le tour d’internet. Le procès des attaquants présumés s’ouvre, mardi, sous haute tension.

Sur un petit film visionné à des centaines de milliers de reprises sur YouTube, on voit un groupe de personnes vêtues de noir, visage le plus souvent dissimulé, entourer un véhicule de police coincé dans la circulation, quai de Valmy. Des projectiles volent, des vitres du véhicule sont brisées à coups de pied ou de plot métallique, une fusée de détresse est lancée dans l’habitacle et la voiture s’embrase.

Un colosse en uniforme sort et pare, à mains nues, les coups de barre de fer, avec un aplomb qui lui vaudra le surnom de « policier kung-fu ».

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Rassemblements prévus

Des collectifs « antifa » et des groupes de gauche radicale ont, par exemple, appelé à un rassemblement mardi, à 19 heures, devant les grilles du Palais de Justice de Paris.

Un discours incompréhensible pour de nombreux policiers, à l’instar de Jean-Claude Delage, patron du syndicat Alliance, qui réclame « un signal fort » de la part de la justice, à travers « la peine et l’exécution de la peine ».

Certains fonctionnaires n’ont pas digéré que l’affaire perde au cours de l’enquête sa dimension « criminelle » au profit d’une qualification « correctionnelle ».

Si l’enquête avait été ouverte pour tentative de meurtres, un crime passible des assises, les prévenus sont, au final, jugés pour « participation à un groupement formé en vue de la préparation de violences ou de dégradations ».

Des intellectuels tels que le sociologue Geoffroy de Lagasnerie ou l’économiste Frédéric Lordon, l’une des figures du mouvement Nuit debout, des artistes, le cinéaste Robin Campillo (« 120 Battements par minute »), ou des élus comme la sénatrice écologiste Esther Benbassa ont d’ailleurs appelé, le 12 septembre, sur le site Mediapart à abroger ce délit, considéré comme un « instrument juridique particulièrement inquiétant pour la liberté de manifester et la liberté d’opinion ».

Six prévenus sont aussi poursuivis pour « violences aggravées sur policiers en réunion », et risquent à ce titre jusqu’à dix ans de prison.

Le procès se tient jusqu’à vendredi.

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