Une large partie de l’opposition parlementaire dénonce la dépense qu’implique la réunion par le Président de la République des deux chambres lundi.
« Un coup de com’ à plusieurs milliers d’euros, ça n’est pas acceptable ! ». Damien Abad, le député Les Républicains de l’Ain ne décolérait pas mercredi, au micro d’Europe 1, après l’officialisation de la tenue d’un Congrès lundi, lors duquel Emmanuel Macron s’exprimera devant les deux chambres réunies au château de Versailles. Car outre le risque de transgression, la prise de parole du président pouvant faire de l’ombre à celle de son Premier ministre, attendu le lendemain à l’Assemblée pour son discours de politique générale, c’est aussi le coût d’un tel rendez-vous qui agace l’opposition.
« Je n’irai pas à Versailles lundi prochain. Cet argent dilapidé pour un congrès inutile, qu’il aille aux réfugiés ! », a tweeté la sénatrice EELV Esther Benbassa. Autre boycott, celui de Jean-Christophe Lagarde, le président de l’UDI, qui a tweeté : « Je n’irai pas au Congrès de Versailles lundi. C’est inutile et ça coûte cher ». Cher, mais combien ? La Cinquième République ne connaît que deux précédents en la matière, puisque la convocation du Sénat et de l’Assemblée par le chef de l’Etat n’est possible que depuis la loi de 2008. Hors ce cadre, le Congrès ne peut se réunir que pour une révision constitutionnelle ou pour se prononcer sur l’adhésion d’un pays à l’Union européenne.
2009, une coûteuse prestation pour Nicolas Sarkozy. Pour la première fois depuis 1875, date de l’instauration définitive de la IIIe République, un chef d’Etat s’exprime devant les élus du Sénat et de l’Assemblée nationale : le 22 juin 2009, Nicolas Sarkozy leur présente les grandes lignes de sa politique économique, sociale et étrangère. Une démarche déjà fustigée par la gauche à l’époque, « un système inédit et baroque » s’était étranglé à la tribune Jean-Marc Ayrault, alors que Pierre Moscovici chiffrait sur i-Télé le coût de l’opération « entre 400.000 et 600.000 euros ». Soit un discours à 5.000 euros la minute avait même calculé le sénateur Robert Badinter, ironisant au micro de France Inter sur « l’éloquence la plus chère qu'[il] connaisse ».
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