Le comité d’éthique s’étant déclaré favorable à l’ouverture de la PMA, mardi 27 juin, la gauche et les associations LGBT demandent à Emmanuel Macron de légiférer, la Manif pour tous met en garde, d’autres appellent déjà à descendre dans la rue.
L’une des premières réactions politiques à l’avis du comité national d’éthique sur l’ouverture de la PMA aux femmes seules ou en couple homosexuel est venue du parti communiste. Ian Brossat « salue cette décision qui consacre la légitimité de cette demande portée depuis de nombreuses années par les familles et les associations LGBTI. »
Le maire adjoint de Paris rappelle qu’il s’agissait déjà d’un engagement de campagne de François Hollande en 2012, mais que ce dernier s’était appuyé sur l’absence d’avis du CCNE pour en repousser la mise en œuvre. « Le gouvernement doit désormais prendre ses responsabilités et faire voter la loi (…) le plus rapidement possible », déclare Ian Brossat.
Le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE) s’est également réjoui de l’avis et souhaité qu’il soit « prochainement suivi d’un débouché législatif, comme s’y est engagé Emmanuel Macron ».
La mise en garde de la Manif pour tous
Mais il n’est pas certain que ce chantier soit une priorité d’Emmanuel Macron. Si avant son élection, le chef de l’État s’était déclaré favorable à cette mesure sous réserve de l’avis positif du CCNE, il avait aussi pris certaines précautions, affirmant qu’il souhaitait avancer sur une voie consensuelle sur les sujets éthiques qui ont trop, à ses yeux, déchiré la société. […]
Un texte déposé au Sénat
Chez les socialistes aussi, l’ouverture de la PMA devrait faire consensus, de même qu’au sein de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui s’y était engagé durant la campagne présidentielle.
À droite, une majorité d’élus devraient être hostiles à une telle ouverture. « Le #CCNE néglige le droit de l’enfant au nom d’un pseudo droit à l’enfant. La boîte de Pandore est encore ouverte… » a tweeté la députée LR des Bouches-du Rhône, Valérie Boyer. Mais certaines personnalités pourraient se monter plus favorables à une loi, comme le co-président du nouveau groupe « LR constructifs-UDI-indépendants » Franck Riester, qui avait été l’un des trois élus LR à voter la loi Taubira.
Au Sénat, l’écologiste Esther Benbassa a déjà déposé en octobre dernier une proposition de loi en ce sens. « Il ne s’agit pas ici de questions éthiques ou morales comme celles que peut soulever la gestation pour autrui, il s’agit uniquement de réaffirmer le principe d’égalité entre tous les couples et de protéger les intérêts de l’enfant », argumente la sénatrice écologiste.
Redescendre dans la rue
Pour l’heure, c’est surtout du côté de la société civile que les réactions ont été les plus fortes. L’Inter-LGBT, fédération d’associations lesbiennes, gay, bi, trans et intersexes, s’est « félicitée » de l’avis du CCNE et « invite le Parlement à légiférer rapidement en ce sens ». SOS homophobie a pour sa part demandé à l’exécutif de publier un calendrier législatif précis.
Quoi que décide le président Macron, les associations opposées à cette ouverture sont déjà prêtes à passer à l’action. « Y compris à redescendre dans la rue avec des Français de toutes les sensibilités politiques et philosophiques sur la base d’un collectif le plus large possible », prévient Tugdual Derville, délégué général d’Alliance VITA.
Président des Associations familiales catholiques (AFC), Jean-Marie Andrès a lui aussi réagit dès mardi : « Nous serons de plus en plus mobilisés ces prochains mois (…) Les AFC prendront toute leur place, avec détermination,dans les débats prévus d’ici fin 2017 pour la révision des lois de bioéthique en 2018. »
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