La prise en charge de la déradicalisation en France est un «échec» et les pouvoirs publics doivent changer de «concept», selon un bilan d’étape d’une mission d’information sénatoriale rendu public mercredi.
Rapporteures de la mission d’information «désendoctrinement, désembrigadement et réinsertion des djihadistes en Europe», la sénatrice écologiste Esther Benbassa et sa collègue Les Républicains, Catherine Troendlé dressent un bilan global peu flatteur de la politique de déradicalisation et en particulier du centre dédié de Pontourny (Indre-et-Loire) qualifié de «fiasco». «C’est un fiasco complet, tout est à repenser, tout est à reconstruire», a commenté le président de la commission des Lois du Sénat, Philippe Bas, lors d’une conférence de presse. […]
Le «business de la déradicalisation»
Critique envers la politique de regroupement des détenus radicalisés, sa consoeur, Esther Benbassa, a regretté la «hâte» avec laquelle les programmes de déradicalisation ont été conçus. La sénatrice a déploré notamment un «business de la déradicalisation». «Malgré leur bonne volonté, plusieurs associations, recherchant des financements publics en période de pénurie budgétaire, se sont tournées sans réelle expérience vers le secteur de la déradicalisation.»
Esther Benbassa a appelé les pouvoirs publics à «changer de concept» sur cette problématique dont elle ne nie pas la complexité. «N’importe quel gouvernement aurait fait la même erreur, par manque d’expérience et de temps», a souligné la sénatrice du Val-de-Marne. «L’erreur principale a été le manque de prévention», a-t-elle ajouté. […]
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