Les credo de Gaspard Koenig, le seul libertarien de France (ou presque) (L’Obs, 29 janvier 2017)

« BREVE RENCONTRE. Nous avons rencontré le jeune écrivain et philosophe, auteur des « Discrètes vertus de la corruption » et plus récemment des « Aventuriers de la liberté » (Plon).

Devant son plateau de mezze, sa fourchette est suspendue, durablement immobile. Avec des sourires faussement timides, son casque de cheveux corbeau, Gaspard Koenig est un jeune philosophe qui mange très lentement et qui parle beaucoup, cela expliquant ceci. Et cette campagne électorale le rend bavard. Non qu’il prise particulièrement ce moment politique français : philosophiquement, cette élection infantile d’un chef d’Etat au suffrage universel n’est pas sa tasse de thé (à la menthe, en l’occurrence), c’est le moins qu’on puisse dire. Libéral intégral, il rêve d’une démocratie très différente, « liquide », maillée « d’alvéoles décentralisées formant un tout organique ».

Mais ce qui s’est passé à droite et à gauche, ces dernières semaines, a ouvert des tas de fenêtres pour y glisser les idées du think tank qu’il anime, « GenerationLibre ». Les « free schools », la propriété privée de ses données informatiques personnelles, la légalisation du cannabis, la lutte contre les oligopoles, l’autorisation de la Gestation pour autrui (GPA),  la déréglementation…

Revenu universel

A droite, l’éviction de Nicolas Sarkozy, qui l’avait séduit en 2007 puis déçu, a permis de faire émerger François Fillon, candidat sensible aux sirènes libérales. Lors de la primaire, Nathalie Kosciusco-Morizet a promu plusieurs idées pour lesquelles Génération Libre se bat : « C’était celle qui réfléchissait le mieux à l’avenir ».

A gauche, le retrait de François Hollande a ouvert le jeu. Benoît Hamon a réussi à mettre le revenu universel, l’un des dadas de Koenig et ses amis, au coeur du débat. Koenig aimerait bien entrer en contact avec son équipe, et nous demande un contact. Et puis, la fusée Emmanuel Macron, et sa phobie des rentes, l’intrigue particulièrement. Sans trancher sur ce qui est le mieux, il résume :

« Il ose se dire libéral, mais n’a pas encore de programme : c’est l’inverse chez les autres. »

Il a rencontré le candidat, lui a expliqué son idée de revenu de base financé par une « flat tax » (impôt sur le revenu à taux unique), a été stupéfait par la mécanique intellectuelle de ce dernier : « Il comprenait tout, très vite ». Mais il ne semble pas avoir pour autant réussi à le convaincre. Enfin, les écolos l’intéressent, du moins leur frange la plus libertaire, celle qu’incarne  Esther Benbassa. […]

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