Petit précis d’Amesys à l’usage de Bernard Cazeneuve (Reflets.info, 21 novembre 2016)

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« Notre ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, est le champion du « pas de failles ». Pas de failles, ni dans la lutte anti-terroriste, ni dans la mise en place du fichier monstre TES. Andréa Fradin a révélé que la société Amesys serait l’un des acteurs de la mise en place du TES, ce qui n’a pas manqué de déclencher quelques interrogations, notamment de la sénatrice Esther Benbassa qui a posé la question au ministre. La réponse, rapportée par nos confrères de NextInpact, a de quoi laisser pantois :

« La sénatrice Esther Benbassa a repris une information révélée par notre consœur Andréa Fradin, à savoir l’implication de la société Amesys dans le périmètre de ce fichier TES. Or, Rue89 rappelle que  « depuis la mort de Mouammar Kadhafi fin 2011, de nombreuses preuves (témoignages, brochures publicitaires…) accusent l’entreprise d’avoir vendu des technologies de surveillance des télécommunications au régime de l’ancien dictateur libyen. Dont il se serait servi pour arrêter et torturer des opposants, en épiant leurs faits et gestes sur Internet ».

Suite à cette mise en cause, Bernard Cazeneuve feint de découvrir ces éléments, pour immédiatement rassurer : « Cette société a été rachetée fin 2010 par Bull, après avoir changé plusieurs fois de mains (…)  La société n’est pas celle dont vous parlez. Son capital a changé depuis ces évènements ». Mais il confirme : la fréquentable Amesys « prendra une partie de la prestation ». »

J’connaipa

Il convient de fournir quelques précisions à Bernard Cazeneuve, qui fait aussi bien semblant de ne pas connaître Amesys, que Jean-Jacques Urvoas, ou Gérard Longuet par le passé.

Amesys n’a pas été rachetée par Bull. C’est l’inverse qui s’est produit et nous l’avions détaillé dans un long article titré « L’étonnante prise de contrôle de Bull par Philippe Vannier, Dominique Lesourd et Marc Hériard-Dubreuil« .

En deux mots, une petite société de services informatiques (SSII) prenait le pouvoir sur le plan actionnarial de la vitrine française de l’informatique : le géant Bull. Une incongruité qui ne peut s’expliquer, sauf à prendre en compte le rôle d’Amesys dans la vente de systèmes d’écoutes massives dans des pays fâchés avec les droits de l’homme et ce que cela a pu apporter à la France. […]

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