
« Les statistiques ethniques, un outil nécessaire pour connaître la vérité sur l’islam en prison
L’absence de chiffres autorise tous les fantasmes sur la radicalisation. Mieux appréhender la réalité de la religion en prison est nécessaire.
Il existe dans notre pays une telle aversion pour les statistiques ethniques que celui qui accepte de les envisager passe au mieux pour un provocateur, au pire pour un pervers ou un apprenti sorcier faisant le lit du communautarisme. […]
Les statistiques ethniques, quitte à les rebaptiser autrement, ne sont pas une fin en soi, mais un simple outil de la connaissance. Or l’ignorance pèse dans la radicalisation d’un poids aussi lourd que le contexte socio-économique, ce qui nous avait amenés, Esther Benbassa et moi, à plaider en faveur de l’enseignement du fait religieux – pas du catéchisme– à l’école publique.
De la même manière que ce n’est pas en retirant le mot « race » de notre Constitution que l’on extirpera la peste du racisme, ce n’est pas dans une conception abstraite et désincarnée du citoyen et de la personne détenue que l’on parviendra à donner toutes ses chances au sens de la peine, définie par la loi pénitentiaire à la fois comme une sanction, une réparation des victimes mais aussi un instrument de lutte contre la récidive et de réinsertion, ces deux notions constituant l’avers et le revers d’une même médaille.
Jean-René Lecerf, président (divers droite) du Conseil départemental du Nord, il est l’auteur avec Esther Benbassa d’un rapport d’information au Sénat, « La lutte contre les discriminations de l’inaction à l’action », rendu public en novembre 2014. »
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