Ecologistes, stop au sectarisme et aux querelles politiciennes. Notre projet mérite mieux (L’Obs, 15 février 2016)

« PLUS. Après la nomination au gouvernement d’Emmanuelle Cosse, Jean-Vincent Placé et Barbara Pompili, les réactions écologistes sont vives. Entre accusations de carriérisme et désillusion, des militants et des élus comme Esther Benbassa sont virulents. Pour Corinne Lepage, ex-ministre de l’Environnement, ce qui compte désormais avant tout, c’est notamment la force de la société civile.

 

L’implosion d’Europe Écologie-Les Verts – que caractérise mais ne provoque pas l’arrivée de trois élus issus de cette formation au gouvernement – ne fait que traduire une incapacité française pour le monde de l’écologie à s’organiser de manière pragmatique et stratégique sur le plan politique.

 

L’écologie politique n’a jamais été en capacité de s’unir pour la bonne et simple raison que le sectarisme d’une partie de l’écologie venue de l’extrême-gauche s’y est opposée.

 

Le douloureux rejet des écologistes

 

Cette posture a bénéficié d’une alliance à géométrie variable avec des personnalités dotées d’un talent indéniable dans la course au carriérisme et à l’opportunisme. Cela n’aurait guère d’importance si toute la sphère des défenseurs de l’écologie n’était pas impactée par cette situation et plus grave encore, si elle n’avait pas des conséquences catastrophiques sur la promotion d’une réelle transition économique vers le Nouveau Monde.

 

L’exemple de Notre-Dame-des-Landes illustre ce qui précède. Ce projet est parfaitement déraisonnable, très mal ficelé, d’un coût astronomique en cas de dédit. Pour autant, il ne devrait pas concentrer à lui seul la quasi-totalité du débat alors qu’il s’agit d’un sujet secondaire par rapport à celui de l’énergie (la France a encore reculé en Europe pour sa part d’énergie renouvelable et la sécurité nucléaire devient un véritable problème), de la pollution chimique (la question des perturbateurs endocriniens a beaucoup plus d’incidence pour nos concitoyens que la réalisation ou non de cet aéroport) ou du dieselgate. Cette forme d’entonnoir dans lequel les partis politiques sont ravis d’enfermer l’écologie est une catastrophe pour les écologistes mais aussi et surtout pour l’avenir de notre pays.

 

Il est temps d’en sortir et ce n’est pas dans des recherches purement politiciennes que les solutions seront trouvées. L’écologie est de moins en moins populaire parce que les écologistes sont de plus en plus rejetés. C’est particulièrement douloureux pour moi, qui combats pour une véritable alliance de l’économie et de l’écologie depuis 40 ans et qui croit encore que l’humanisme du XXIe siècle comme le progrès humain passent inéluctablement par un changement de modèle économique et de développement. […] »

 

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