« Le démissionnaire d’EE-LV en reprendra les rênes après décembre en alternance avec Corinne Bouchoux. Placé était contesté par quatre sénateurs qui menaçaient de faire éclater le groupe.
Il ne tenait qu’à un fil. Le groupe EE-LV du Sénat devrait finalement continuer à exister – en tout cas jusqu’à la prochaine crise. Alors que quatre sénateurs menaçaient depuis deux semaines de claquer la porte – faisant de fait exploser le groupe qui serait passé sous le seuil requis des dix membres –, «un compromis a été trouvé», annonce Esther Benbassa dans un communiqué. «C’est un bon compromis, il n’y a pas de vainqueur ni de vaincu, chacun a fait un effort», se réjouit de son côté Jean-Vincent Placé, joint par Libération.
L’élue du Val-de-Marne, avec Ronan Dantec (Loire-Atlantique), Jean Desessard (Paris) et André Gattolin (Hauts-de-Seine) contestaient à Placé son poste de président du groupe depuis 2011. Le sénateur de l’Essonne a accepté de céder sa place le temps des élections régionales. Puis de l’occuper, après le second tour du 13 décembre, en alternance avec la sénatrice du Maine-et-Loire, Corinne Bouchoux, tous les six mois.«Cette rotation prendra fin en septembre 2017, avec le renouvellement du Sénat», précise le communiqué.
«Ligne rouge»
Selon nos informations, le quatuor a déjeuné avec la secrétaire nationale d’EE-LV, Emmanuelle Cosse, jeudi dernier près du Sénat. Il était en effet urgent de trouver une sortie de crise avant les élections régionales mais pour les quatre «anti-Placé», «le maintien du statu quo paraissait inenvisageable, d’autant plus qu’une majorité des sénateurs du groupe restait affiliée à EE-LV». Ceux-ci avançaient une décision du bureau exécutif du parti prise le 10 octobre : que la présidence des deux groupes parlementaires revienne à un membre d’EE-LV. Or, Placé a quitté la formation fin août, la qualifiant d’«astre mort […] qui donne une vision caricaturale et politicienne de l’écologie». Benbassa, Dantec et leurs collègues s’agaçaient surtout de voir Placé monter, avec le député François de Rugy, leur propre boutique, «Ecologistes!», ayant vocation à nouer des alliances avec le PS, «une ligne rouge», aux yeux de Ronan Dantec. Celui-ci assène une petite vacherie au passage : «Finalement, il a été plus facile de trouver un accord aujourd’hui qu’il y a quelques semaines. Au départ, le parti de Placé était un truc assez agressif pour nous tailler des croupières. Mais depuis « Ecologistes! » a fait pschitt, ça détend l’atmosphère !» […]
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