En campagne, Emmanuelle Cosse règle ses comptes (Le Figaro, 24 septembre 2015)

« LE SCAN POLITIQUE – À l’occasion de son premier meeting, la tête de liste EELV en Île-de-France pour les régionales a joué l’offensive et la combativité. Objectif : «répondre à la crise politique», clarifier la ligne et engager la mobilisation.

Elle a donné rendez-vous dans une salle de spectacle aux allures de cirque, dans le 19ème arrondissement de Paris. Au Cabaret Sauvage, sous le toit rouge en forme de chapiteau, Emmanuelle Cosse entend bien mettre un terme aux empoignades théâtrales et intempestives qui font tanguer son parti, mais aussi sa campagne pour les régionales qu’elle lance ce mercredi soir. «Le lieu donne un côté festif!», sourit un membre de son entourage, affichant un visage faussement apaisé.

Les équipes techniques règlent les derniers détails sur la petite scène où deux tables sont disposées, sans fioriture. Les militants discutent entre deux tranches de pain complet ou carottes crues, la réunion prend déjà du retard. David Cormand, secrétaire national adjoint d’Europe Ecologie-Les Verts en charge notamment des élections, dispose les noms des élus et personnalités du parti sur les assises des chaises du premier rang. Il se gratte la tempe: surtout ne pas faire d’erreur. «Encore une histoire de placement!», ironise-t-il.

«Jean-Vincent Placé, c’est Bernard Madoff!»

L’opération du sénateur écolo démissionnaire Jean-Vincent Placé, qui cherche à se recaser sur la liste socialiste de Claude Bartolone en Île-de-France avec les seize élus qu’il a débauchés du groupe EELV à la région, est dans toutes les têtes. «Jean-Vincent Placé, c’est Bernard Madoff!», s’étrangle le cadre écolo. «Il fait de la spéculation, il joue les faiseurs de roi mais son affaire n’existe pas. Il a une image dégueulasse, ça m’étonnerait que Barto s’affiche avec lui», poursuit David Cormand, qui reconnaît quand même que le «coup d’éclat fait mal». «C’était un pote, maintenant on discute seulement par SMS et les échanges sont secs», élude-t-il, le visage soudain glacial.

Julien Bayou, porte-parole EELV et conseiller régional en Île-de-France, temporise aussi. «Je ne vois pas comment seize places pourraient sauter sur les listes PS pour mettre Placé et les autres». Même analyse d’Esther Benbassa, qui refuse elle aussi désormais les rendez-vous avec son président de groupe au Sénat dont elle réclame la tête. «Au PS, ils ne sont pas idiots, ils ne vont pas se laisser faire», croit-elle savoir. Un tel scénario rendrait plus difficiles les négociations d’entre-deux-tours et le ralliement d’EELV à Claude Bartolone. «Si le PS veut se créer des problèmes, ce n’est plus mon sujet», se contente de commenter, menaçante, Emmanuelle Cosse, qui rejette elle aussi toutes les sollicitations de Jean-Vincent Placé. » […]

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