« Ce qui n’a pas été retenu dans le rapport :
D’autres propositions n’ont en revanche pas été retenues. Les membres de la commission n’ont pas été en accord sur tous les sujets, loin de là. Les sénateurs UMP ou UDI auraient souhaité rendre obligatoire les prêches en français dans les mosquées. Une telle proposition serait anticonstitutionnelle, selon Jean-Pierre Sueur. Il faudrait aussi dans ce cas interdire la messe en latin dans les églises ou l’hébreu dans les synagogues, selon le sénateur PS.
Un amendement de Nathalie Goulet sur « la clarification des circuits financiers du Halal » a aussi été rejeté. « Ça dégage beaucoup d’argent. Il ne serait pas imbécile qu’une petite partie de cet argent soit prélevée pour former les aumônier musulmans », affirme l’UMP Alan Reichart.
Autre désaccord : la droite sénatoriale aurait voulu lancer la réflexion sur « l’organisation de l’Islam en France. On ne peut pas en faire abstraction. On dit que le CFCM n’est pas tout à fait représentatif, ça ne le fait pas », lance Alain Reichardt. Le groupe communiste aurait aussi souhaité des propositions sur le sujet. Pour le rapporteur Jean-Pierre Sueur, ce n’est pas le rôle de l’Etat de se mêler de cette organisation.
D’autres sénateurs ont défendu, sans être suivi dans le rapport, des propositions plus fortes sur le plan de la prévention et des stigmatisations. « Il y au niveau mondial une humiliation des musulmans. Il y a une frustration quand on n’est pas dans l’emploi. Daesh recrute plus que les entreprises françaises », lance Bariza Khiari, sénatrice PS de Paris. La sénatrice EELV Esther Benbassa pointe « les problèmes de discrimination ». Elle souhaite l’instauration de statistiques ethniques pour mieux mesurer le problème et y répondre. La sénatrice du Val-de-Marne attendait des réponses pour « éviter les contrôles au faciès ». Elle propose aussi une « formation des imams » avec « l’ouverture d’un institut de théologie musulmane ». Selon Esther Benbassa, « notre société a fabriqué des djihadistes. (…) Il manque dans ce rapport toute la partie prévention. Le juridique ne suffit pas à porter des solutions à des maux. Ce n’est pas en mettant en prison les djihadistes qu’on réglera le problème ». « Notre projet n’est surtout pas de faire un patriot act à la française », souligne pour sa part Jean-Pierre Sueur, « mais d’agir sans faiblesse contre ce mal, dans le respect du droit ».
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