Organisateurs :Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne,
Claire Monod, membre du Conseil régional
Claire Grover, Commission immigration d’EELV
Intervenants: Laurent El Ghozi, président de la FNASAT (Fédération nationale des associations solidaires d’action avec les Tsiganes et les Gens du Voyage); Christophe Adam, responsable de Médecins du Monde Bordeaux ; Aude Saldana-Cazeneuve, responsable Médecins du Monde ; Sébastien Thiéry, chercheur en science politique et fondateur du PEROU (Pôle d’exploration des ressources urbaines).
Selon un rapport publié mardi 8 avril 2014 par Amnesty International à l’occasion de la journée internationale des Roms. La plupart des 20 000 Roms qui vivent en France sont sous la menace constante d’une expulsion souvent accompagnée d’un harcèlement policier. La fréquence des violences contre les Roms a nettement augmenté, en témoigne le lynchage du jeune Darius à Pierrefitte-sur-Seine au mois de juin dernier.
Alors que la majorité des Roms sont des ressortissants de l’Union Européenne, ils ne bénéficient pas de l’attitude bienveillante qu’on manifeste à l’égard des immigrés de l’Union. Au contraire, la discrimination anti-Roms remporte l’unanimité tant dans la société que dans la presse et une large partie du discours politique actuel et, il se trouve peu de voix pour dénoncer les conditions indignes, dégradantes et discriminatrices dont ils sont victimes.
Ce sont pourtant ces mêmes discriminations qui sont à l’origine de leur mauvaise image. Le mal-logement, le démantèlement de leurs campements, les contraignant à se reloger eux-mêmes sur des terrains inappropriés à cet usage, les privant de toutes conditions d’hygiène et de salubrité et empêchant leur insertion dans la société, instaurant une stigmatisation de leur communauté auprès des riverains de leurs campements.
L’unanimisme anti-Roms, entretient également une confusion incluant plusieurs communautés historiquement discriminées, mais distinctes : les gens du voyage, et les Tsiganes, majoritairement sédentarisés mais exclus socialement et relégués dans des espaces urbains marginalisés et les Roms, originaires de Roumanie et des Balkans, fuyant des pays où ils vivent en sous-citoyens et sont les cibles quotidiennes de violences physiques et morales.
Face à cette situation de quasi-apartheid, la réponse à la discrimination des Roms doit dépasser le cadre national. Il s’agit d’un problème européen qui questionne le respect et l’application du droit à la dignité et des Droits de l’Homme et du citoyen dans l’Union, et qui interroge le projet d’une société européenne commune. Les mesures sécuritaires et sanitaires présentées comme solutions au problème de l’insertion des Roms ne sont ni suffisantes, ni pérennes sans la mise en place d’un dispositif inclusif. Par ailleurs, l’accès au logement, à des emplois stables, aux soins, à la scolarité des enfants, ne sont pas suffisamment satisfaisants pour créer les conditions d’une politique d’intégration.
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