Organisateurs : Esther Benbassa, sénatrice EELV du Val-de-Marne
Claude Vilain, membre du Conseil Fédéral EELV et porteur de la motion au Conseil fédéral sur la dépénalisation et la légalisation contrôlée du cannabis
Intervenants : Laurent Appel, auteur, membre de l’association Auto-Support des Usagés de Drogues.
Brigitte Reiller, Médecin addictologue et Secrétaire générale de l’Union Régionale Aquitaine de la Fédération Addiction.
Deux représentants de l’association Chanvre et Libertés.
Alors que la France se distingue par une des législations européennes les plus répressives en matière de consommation de cannabis, les chiffres de la consommation dans notre pays, notamment chez les 15-24 ans, font partie des plus élevés d’Europe.
Le cannabis, notamment chez les adolescents et les jeunes adultes, est effectivement un véritable problème de santé publique, nous rappelle Esther Benbassa. Problème dont nous devons aujourd’hui nous saisir et que la réponse pénale n’a, en aucun cas, contribué à résoudre. Devant cette répression inefficace l’atelier pose la question de sa dépénalisation et de la légalisation contrôlée du cannabis.
Suite à l’échec de la politique répressive, une proposition de loi autorisant l’usage contrôlé du cannabis a été déposée au Sénat par Esther Benbassa. L’objectif n’est évidemment en aucun cas d’encourager la consommation, mais plutôt de la faire baisser, tout en endiguant les risques engendrés. Il n’est pas non plus de faire la promotion de l’usage du cannabis, mais de le réglementer.
L’objectif premier qui nous est rappelé durant cet atelier est de sensibiliser l’opinion publique. Notamment aux risques que la consommation de cannabis entraîne à court terme et à long terme. C’est pour cela qu’il est important d’entreprendre une politique globale de prévention contre la toxicomanie, nous précise Claude Vilain. En parallèle il est nécessaire de faire entendre à l’opinion que le chanvre est une drogue comme les autres, comme celles légalisées et présentes sur le marché, ajoute Brigitte Reiller.
Durant l’atelier, une autre question a été soulevée: celle de la hausse du nombre de consommateurs en cas de dépénalisation. En prenant l’exemple des Pays-Bas, Laurent Appel nous montre qu’une distribution légale et contrôlée du cannabis est possible et surtout que le nombre de consommateurs reste inférieur à celui de l’Hexagone. Il observe tout de même une augmentation des usagers plus âgés mais qui ont une consommation plus responsable, souvent thérapeutique.
Finalement, il s’agira de mettre en place un passage progressif de la dépénalisation à sa régulation progressive avec un modèle de légalisation contrôlée tout en endiguant le grand banditisme qui accompagne la vente du produit. Pour contourner ce genre de réseau, les deux représentants de l’association Chanvre et Libertés nous ont longuement présenté le concept de Cannabis Social Club, qui regroupe des consommateurs avertis produisant eux-mêmes, et en refusant d’alimenter les réseaux du crime organisé.
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