Pour les 40 ans de l’écologie politique, les écologistes pourraient être dans une meilleure position. Démissionnaires du gouvernement, divisés, ils tentent de peser autrement dans le débat. Difficile.
Quarante ans d’écologie politique et quelles avancées ?
C’est à la fois en fêtant le quarantième anniversaire de la première candidature écologiste à la présidentielle, mais aussi en faisant le bilan de l’écologie politique que les Verts ont clôturé hier soir leurs Journées d’été à Bordeaux.
Depuis le verre d’eau et le pull rouge de René Dumont en 1974, l’écologie politique est une réalité. Mais l’anniversaire de sa candidature, qui coïncide avec les 30 ans des Verts, tombe dans un moment plutôt mouvementé pour le parti dirigé par Emmanuelle Cosse.
Il y a ceux qui voient le verre à moitié vide : « Quarante ans, c’est l’âge de la maturité et de la responsabilité et on est passé à côté. On a refusé ce qu’on a toujours espéré » , tacle Karim Zéribi, ancien député européen, qui ne décolère pas après la sortie du gouvernement de Cécile Duflot et de Pascal Canfin.
Il y a ceux qui voient le verre à moitié plein : « On peut être en dehors du gouvernement et infléchir sa politique », veut croire Esther Benbassa, sénatrice du Val-de-Marne.
Investir : une priorité
Entre les deux, Emmanuelle Cosse tente de faire le tampon et conteste plus fort encore les choix économiques du gouvernement. La nécessité du changement de cap économique fait en effet l’unanimité chez les écologistes, soutenus à Bordeaux par la présence du député frondeur du PS Pouria Amirshahi et de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann (une des animatrices de la gauche du PS). Entamées avec le lancement du livre très sévère de Cécile Duflot sur le gouvernement (1) , les Journées d’été des Verts se sont conclues avec la demande renouvelée d’une autre politique, basée sur l’investissement et non sur l’austérité. Les déclarations hier du ministre de l’Économie, Arnaud Montebourg, qui allaient dans ce sens (lire ci-dessus), donnent des raisons d’espérer aux militants des Verts. Malgré les divisions au sein du parti, malgré les absences de Dominique Voynet, Noël Mamère et Dany Cohn-Bendit, une façon de voir le verre d’eau à moitié plein.
(1) « De l’intérieur », Cécile Duflot, éditions Fayard (17 euros).
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