Par Suzette Bloch.
» La sénatrice écologiste Esther Benbassa a déclaré lundi après les violences de Trappes (Yvelines) que « les émeutes ne sont que des signaux d’alarme, pour dire: +ça suffit!+ ».
« La répression est une réponse de circonstance, qui ne règle en rien les problèmes accablants de ces territoires +lointains+ », ajoute la sénatrice du Val-de-Marne dans une tribune au site Huffington Post.
« On récolte ce que l’on sème », lance-t-elle estimant que « le quotidien des habitants de ces ghettos pauvres et abandonnés à eux-mêmes depuis des lustres ne s’améliore pas ».
« L’arrivée de la gauche au pouvoir n’a pas eu l’impact positif que certain en attendaient », martèle-t-elle.
« Avouons-le. Nous sommes encore, pour les quartiers sous le régime Sarkozy », assure-t-elle estimant que l’incident de Trappes a un « double aspect » avec « d’un côté une certaine pratique du contrôle d’identité » et « de l’autre, l’interdiction du port du voile intégral ».
Pour l’élue écologiste, cette loi « n’a servi qu’à une chose, à stigmatiser un peu plus les musulmans ». « Finalement ce sont toujours les mêmes qui sont contrôlés: les +Arabos-musulmans+ » car « personne n’osera jamais contrôler une Juive ultra-orthodoxe en robe longue, perruque et/ou foulard », poursuit-elle. « Ou est donc la différence ? pourquoi, dans l’espace publique, un vêtement gênerait plus que l’autre », insiste-t-elle.
« Tant que le contrôle au faciès (et le contrôle de la femme en burqa en est un) ne sera pas rendu difficile, sinon impossible, rien ne changera », s’indigne-t-elle.
« Aucune de nos tentatives pour faire bouger les ligne n’a abouti. Et je ne dis rien des mesures fortes qu’il faudrait prendre pour lutter contre la rélégation, la misère et le désespoir de nos quartiers populaires », constate-t-elle. »