Par Julien Massillon.
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Depuis plusieurs jours, le gouvernement du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan affronte une opposition déterminée à faire progresser les libertés individuelles. Des manifestations, parfois violentes, ont eu lieu dans les rues d’Istanbul, causant la mort de deux manifestant-e-s et d’un policier. On dénombre par ailleurs plus de 4000 blessé-e-s. Si le Premier ministre affirme qu’il y a des terroristes parmi les participant-e-s à cette mobilisation, il est en tout cas avéré que les LGBT prennent part de façon visible à la contestation.
DES DRAPEAUX ARC-EN-CIEL
Des drapeaux arc-en-ciel, entre autres, affublaient samedi 1er juin la statue d’Atatürk, a constaté un journaliste du Monde. Parmi les revendications des manifestant-e-s figure notamment la volonté de contrer le mouvement de «moralisation» de la société. Quand le député d’opposition Binnaz Toprak a avancé une motion pour qu’une enquête soit diligentée quant à la situation des LGBT en Turquie, le parti majoritaire, soutenu par le gouvernement, a voté contre, au motif que cela encouragerait un «comportement que les gens n’approuvent pas». Un député de la majorité a même accusé l’opposition de «défendre l’immoralité». Binnaz Toprak a rétorqué qu’il «défend des droits». Kaos GL, l’une des principales associations de défense des droits des personnes LGBT a appelé ses membres à se mobiliser dans la rue derrière le slogan «À bas le gouvernement homophobe! À bas l’État transphobe!», rapporte 360°.
Dans un message relayé par d’autres militant-e-s LGBT en Europe, l’activiste Kemal Ordek les invite à alerter les autorités au sujet de la situation en Turquie pour que tou-te-s soient au courant des violences policières qui y ont lieu. La sénatrice Esther Benbassa (EELV) a interpellé le ministre des Affaires européennes à ce sujet lors de la séance de questions au gouvernement ce jeudi 6 juin. Elle a notamment rappelé les discriminations pratiquées par la Turquie à l’encontre des LGBT au nom d’un conservatisme fondé sur une interprétation «rigoriste» de l’islam. Thierry Repentin a indiqué qu’il rencontrera la semaine prochaine son homologue et qu’il se montrera «exigeant» mais «ouvert». »
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