Pataquès chez les sénateurs PS sur l’ abrogation du délit de racolage (AFP, 25 mars 2013)

Par Suzette Bloch.

« Le groupe PS a fait volte-face sur la proposition de loi (PPL) de la sénatrice écologiste Esther Benbassa abrogeant le délit de racolage public, qu’il veut maintenant enterrer après l’avoir votée lors de son examen préalable en commission, a déploré aujourd’hui la sénatrice EELV. La PPL doit être discutée en séance jeudi après-midi au Sénat.

« Le gouvernement m’avait demandé une première fois de retirer ce texte déposé en novembre 2012 sur le bureau du Sénat car il souhaitait mettre en chantier un projet de loi global sur la prostitution mais ce texte tardant en venir, je l’ai redéposé avec l’accord du gouvernement », a expliqué Esther Benbassa à l ‘AFP.

« Le PS l’a voté en commission et était d’accord pour le soutenir en séance jeudi avec l’accord de la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkhacem et de la garde des Sceaux Christiane Taubira et j’apprends aujourd’hui que Philippe Kaltenbach (PS) a déposé un amendement au nom du groupe PS du Sénat visant à renvoyer le texte en commission, c’est-à-dire à l’enterrer, c’est très grave » a ajouté la sénatrice.

« Ni le président PS de la commission des Lois, Jean-Pierre Sueur, ni la rapporteure du texte Virginie Klès (PS), ni le cabinet de la ministre Vallaud-Belkhacem que je viens d’avoir n’étaient au courant de cet amendement », a assuré l’élue écologiste. « C’est un couac et tout le monde est furieux, je ne comprends pas ce qui se passe, c’est une sorte de coup d’état à l’intérieur du groupe PS, tout le monde est atterré », a-t-elle ajouté.

« Les auteurs de la motion estiment que l’abrogation de ce délit doit être examinée dans le cadre plus large d’un texte sur la prostitution et sur la traite des êtres humains » explique M. Kaltenbach dans l’exposé des motifs de cet amendement. L’AFP n’avait pas pu joindre M. Kaltenbach lundi matin.

Vendredi, la première offensive contre cette PPL est venue d’un communiquéd’associations de soutien aux personnes prostituées qui ont dénoncé ce texte qui selon elles « met à mal la construction d’une politique globale et abolitionniste ». Ces associations sont réunies dans le Collectif « Abolition 2012″ qui réclame l’abolition de la prostitution et la pénalisation des clients. »