A l’occasion du 17 décembre, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux travailleurSEs du sexe, la sénatrice Esther Benbassa a rencontré plusieurs d’entre elles avec le STRASS (Syndicat du Travail Sexuel).
La sénatrice EELV Esther Benbassa a annoncé lundi, lors d’un point-presse du Syndicat des travailleurs du sexe (Strass), qu’elle allait présenter rapidement une proposition de loi visant à abroger le délit de racolage passif, après un premier texte retiré début novembre.
Lors de la conférence de presse, le Strass a dénoncé les violences dont sont victimes les prostituées, notamment à cause du délit de racolage passif et les arrêtés municipaux « anti-prostitution », comme celui qui interdit par exemple le stationnement de camionnettes au Bois de Boulogne.
Les prostituées qui travaillent en camionnette pour éviter d’être poursuivies pour racolage, sont régulièrement verbalisées (parfois jusqu’au retrait de permis), a dénoncé Corinne, de l’association « Collectif 16″ qui représente les prostituées du Bois de Boulogne.
Deux prostituées chinoises indépendantes, cachées derrière des masques, ont également témoigné, via des interprètes, des nombreuses arrestations dont elles sont victimes, expliquant qu’elles n’ »osaient plus sortir » de peur d’être placées en garde à vue pour 24H00, voire en centre de rétention.
« Il faut faire attention à ne pas être arrêtée par la police, et faire attention à ne pas être agressée par les clients », a expliqué A-Tao, qui affirme avoir été parfois arrêtée alors qu’elle ne racolait pas.
« Quand on fait ce travail sexuel, on a besoin d’avoir la protection des lois », a ajouté A-Hong, mais « aux yeux de la police, nous sommes des moins que rien ».
Dans un récent rapport, Médecins du Monde souligne que ces prostituées chinoises sont particulièrement exposées aux violences physiques et aux viols, mais que peu portent plainte par crainte des arrestations.