Etudiants, associatifs, élus, journalistes, artistes, ou simples citoyens, ils sont venus nombreux assister à la première journée des assises du « Pari(s) du vivre ensemble ». L’idée consiste à faire du Sénat « l’agora » de la vie dans les quartiers, pendant deux jours. Quatre demi-journées consacrées aux territoires, au logement, à l’habitat, à l’éducation, à l’emploi, à la citoyenneté, et à la culture. A la tribune, acteurs associatifs, élus, membres de la société, tenteront de faire émerger une parole commune, qui servira de base à l’écriture d’un livre blanc sur le sujet.
Pour Jean-Christophe Attias, directeur d’études à l’Ecole des pratiques des hautes études et co-organisateur de la journée, il ne s’agit pas de « demander aux gens de prendre la Bastille, mais simplement d’investir un palais de la République pour prendre la parole. Après tout le Sénat est aussi un morceau de la maison commune ! ». Pour la sénatrice Esther Benbassa, c’est aussi une manière d’ « apprivoiser le Sénat et de permettre aux gens de venir chez leurs élus, non pas pour demander quelque chose, mais pour parler d’eux-mêmes ».
Créer un rapport de force politique
Du côté des participants aux colloques, certains, comme Danièle Gonin, membre de l’association le COPAV (Collectif Pour l’Avenir des Foyers), sont venus se « créer un réseau, même si cela ne remplace pas la nécessité d’engager un vrai rapport de force politique ». Dans la même veine, le président du DAL (Droit au Logement), Jean Baptiste Eyraud, salue l’initiative des organisateurs même s’il considère que « seule la mobilisation dans les quartiers permettra de changer les choses (…) se gargariser avec des discussions sur la banlieue, comme des bisounours, c’est bien, mais ce n’est pas ce qui fait vraiment avancer les choses ».
Décloisonner le débat
Pour Pierre Serne, Vice-Président de la Région Île-de-France, chargé des transports, c’est l’occasion de « traiter tous les sujets en même temps et de réfléchir ensemble aux questions d’évolution sociale, d’égalité territoriale, et de désenclavement des quartiers (…) je trouve intéressant de décloisonner le débat et de faire se confronter les avis ».
Mêler les actes aux paroles
La plupart des participants présents se réjouissent de l’organisation du colloque, même si certains comme Pauline Fougere et Cinthya Placide, étudiantes en master, aimeraient qu’il laisse plus de place au débat « c’est intéressant de pouvoir assister à ce type de colloque même si on regrette quand même un peu le fait que certains intervenants soient un peu trop scolaires ».
Enfin, comme Dianguina Kouyaté, journaliste au magazine « Respect », ils espèrent tous que « cela ne restera pas sans lendemain, il faut faire avancer les choses, mais il faut mêler les actes aux paroles, j’espère qu’on n’en restera pas à un énième débat, à des promesses et à des choses qu’on ne fait qu’évoquer ».