Le ministère de l’Intérieur et les syndicats de police ne se sont pas présentés mardi à une réunion
de concertation sur le contrôle au faciès organisée par la sénatrice EELV Esther Benbassa qui a
déploré cette absence annoncée, selon elle, au dernier moment.
« Nous avons regretté que le ministère et les syndicats aient annulé leur présence à la dernière
minute », a déclaré à des journalistes Mme Benbassa qui a déposé en novembre 2011 une
proposition de loi sur la « lutte contre le contrôle au faciès ».
Dans un communiqué à l’AFP, Synergie-Officiers, deuxième syndicat des officiers de police, a
dénoncé la « mascarade médiatique dont le seul objet se résume à un procès d’intention de la police
avec le ban et l’arrière-ban de spécialistes autoproclamés, de certains syndicats de magistrats
politisés et d’associations aux subventions plus ou moins obscures qui ne représentent qu’ellesmêmes ».
Une cinquantaine de personnes étaient présentes, dont le Défenseur des Droits, Dominique Baudis
qui prépare un rapport sur le sujet présenté lors d’un colloque final « en septembre ou octobre », un
représentant du ministère de la Justice, le syndicat de la magistrature (SM), des avocats, des
associations et des victimes.
Sihame Assbague, porte-parole du collectif Stop le contrôle au faciès, a évoqué auprès des
journalistes le cas d’un jeune de 12 ans d’origine maghrébine, contrôlé dans une ville d’Ile-de-
France par des policiers qui auraient selon lui effectué « une palpation des parties génitales ».
Elle aussi a déploré l’absence des syndicats de police.
« Nous espérons que c’était un simple contretemps et qu’ils viendront à la prochaine réunion parce
que nous sommes dans une démarche de prise en compte de tous les avis ».
« Il faut que le gouvernement prenne le temps de réfléchir, de mûrir la question mais il ne faut pas
trahir la promesse de François Hollande sinon on va perdre la confiance des descendants
d’immigrés qui ont voté pour la gauche », a dit Mme Benbassa qui milite pour la remise d’un
récépissé aux personnes contrôlées.
Pour le SM, Mathieu Bonduelle propose de revoir le cadre des contrôles d’identité qui ne se feraient
que lorsqu’une infraction a été commise ou qu’il y a suspicion d’infraction.
« Les contrôles sont massivement faits pour trouver des sans-papiers », dit M. Bonduelle en défendant
l’idée du récépissé qui ne semble pas emporter pour l’instant l’adhésion de l’Intérieur où l’on évoque
d’autres pistes comme le numéro de matricule ou les caméras embarquées.
Esther Benbassa
Sénatrice de Paris
Esther Benbassa
Sénatrice de Paris